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Catherine De Bol, la commissaire générale de la Police judiciaire, s’est exprimée ce mercredi au lendemain des attentats de Bruxelles lors du point presse organisé par le parquet fédéral. Elle a détaillé le travail des équipes du DVI (Disaster Victims Identification), chargé donc d’identifier les victimes. "Tout est mis en œuvre pour que cela aille le plus vite possible", a-t-elle assuré. "Mais les circonstances sont extrêmement difficiles sur les lieux des faits. Les restes humains de l’aéroport ont été envoyés à l’Université de Louvain (l'hôpital Saint-Luc, ndlr), et ceux de la station Maelbeek vers l’hôpital militaire de Neder-Over-Heembeek."
Quant à la question de savoir pourquoi les identifications prennent et prendront beaucoup de temps, la commissaire a rappelé "une des principales règles internationales : être sûrs à 100%" d’avoir identifié la personne. Vu l’état de certains corps, une "comparaison visuelle" ne peut suffire. Les techniques utilisées dépendront donc de méthodes scientifiques pour comparer "les empreintes digitales, dentaires et ADN", ainsi que les effets personnels retrouvés sur les corps, comme des bijoux ou des vêtements. Pour obtenir des points de comparaison, le DVI a donc fait appel à l’aide d’Interpol pour les victimes étrangères. "Il est d’une importance capitale de ne pas se tromper" sur l’identité d’une victime, a conclu Mme De Bol.
L'empreinte dentaire
"C’est un travail très pénible puisqu’il va s’agir d’une part d’identifier les gens, mais aussi de rassembler des morceaux de corps épars parce qu’à partir du moment où une bombe explose et à partir de l’épicentre, c’est-à-dire de l’endroit où elle explose, les dégâts sont maximums et puis vont en s’atténuant pour ne plus toucher que des parties de corps donc il y a vraiment un épicentre qui est névralgique et dans lequel on va avoir énormément de difficultés pour reconstituer les corps. Nous avons plusieurs systèmes d’identifications et ils concourent tous en général. D’abord il y a une identification visuelle, il faut que ce soit possible. Il faut que le visage ne soit pas trop altéré, or dans des processus comme celui qu’on a connu hier d’explosion de bombe, il est clair qu’il y a beaucoup de chance que les visages soient tellement altérés que, en tout cas pour les victimes proches de l’épicentre, ils ne soient pas reconnaissables. Nous avons recours à d’autres moyens, d’autres techniques qui sont notamment l’empreinte dentaire, c’est-à-dire vérifier l’appel des dents, les dents qui ont été soignées, les dents qui ne l’ont pas été, celles qui sont absentes, celles qui ont été remplacées, etc. ça, c’est un travail qui est fait par les dentistes", a ajouté Philippe Boxho directeur de l’institut médico-légal de l’ULg, sur le plateau de l'édition spéciale de RTLinfo.