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D'après nos calculs, si ces conditions changent, et pour obtenir un taux de financement avantageux, il faudrait 90.000€ de côté pour acheter une maison à 300.000€...
C'est un grand patron de banque belge qui le dit: il faut durcir les conditions d'octroi d'un crédit hypothécaire.
Alors qu'il présentait les bons résultats financiers du groupe KBC qu'il dirige, Johan Thijs a surpris tout le monde, note
Qu'entend-il par "durcir les règles" ? Soit imposer aux banques d'avoir plus d'argent "liquide" en réserve pour octroyer un crédit à un particulier, soit imposer la possession de fonds propres supplémentaires aux candidats acquéreurs. En d'autres termes, pour emprunter de l'argent, il faudra en avoir plus qu'avant de côté, par exemple sur un compte épargne ou via l'aide des parents.
Une quotité à 80%, ça veut dire quoi ?
Le prêt hypothécaire sera donc lié à la valeur d'achat de la maison ou de l'appartement. Par exemple, si vous achetez une maison dont la valeur est de 300.000€, vous ne pourriez emprunter que 240.000€.
On parle alors d'une quotité de 80%, car vous n'empruntez que 80% de la valeur d'achat de la maison. Les 20% restant (60.000€), et théoriquement les droits d'enregistrement/frais de notaire (soit environ 10% du prix de la maison), il faudra les déposer sur la table avant d'obtenir un crédit.
En résumant, pour acheter une maison affichée à 300.000€, il faudra 90.000€ (60.000€ issus des 20% à posséder, plus 30.000€ de droits d'enregistrement) en fonds propres. Cette somme vous permettrait d'emprunter 240.000€ à la banque.
Les moins nantis payeront plus
Notez bien qu'il s'agit des conditions pour l'octroi d'un prêt hypothécaire aux taux très intéressants que l'on constate depuis plusieurs années.
Si, comme la plupart des jeunes candidats acheteurs, vous ne possédez pas un tel bas-de-laine, les banques vous prêteront quand même de l'argent (sinon le marché immobilier serait perdu). Mais considérant qu'elles prennent plus de risques, elles le feront à des taux plus élevés (plutôt 4% que 2%...), et donc moins intéressants pour l'acheteur.
Les moins nantis auront donc de moins bonnes conditions auprès des banques, et au final, payeront leur maison plus chère que les jeunes couples avec une très belle situation financière. Le vieux dicton persiste: on ne prête qu'aux riches…