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La Bourse de New York a terminé la séance dans le vert jeudi malgré des chiffres sur le chômage illustrant une nouvelle fois le choc économique de la pandémie de coronavirus, aidée dans son rebond par la progression des banques.
Son indice vedette, le Dow Jones Industrial Average, a gagné 1,62% à 23.625,34 points et le Nasdaq, à forte coloration technologique, a pris 0,91% à 8.943,72 points.
Le S&P 500, qui représente les 500 plus grandes entreprises de Wall Street, s'est apprécié de 1,15% à 2.852,50 points.
Wall Street avait pourtant démarré en nette baisse alors que les chiffres sur les inscriptions au chômage diffusés jeudi ont de nouveau reflété la crise provoquée par la pandémie: les Etats-Unis ont enregistré plus de 2,98 millions de nouvelles demandes d'allocation chômage la semaine passée.
Au total, près de 36,5 millions de personnes ont pointé au chômage depuis mi-mars.
Si les demandes s'affichent en baisse pour la sixième semaine de suite, elles "restent à un niveau extraordinairement élevé", souligne Rubeela Farooqi, économiste chez HFE.
"Les travailleurs devraient être rappelés au fur et à mesure que l'économie et les entreprises repartent. Mais les nouveaux protocoles anti-virus vont continuer à restreindre l'activité et à affecter le chiffre d'affaires des entreprises", prévient-il.
Des propos du président américain Donald Trump, qui a menacé jeudi de rompre toute relation avec le géant asiatique et assuré qu'il ne souhaitait plus parler à son président, ont aussi pesé sur la tendance.
Mais les indices ont repris de l'élan en cours de séance, aidés entre autres par les prix du pétrole, selon Karl Haeling de LBBW.
Le baril américain de WTI coté à New York a notamment grimpé de 9% pour revenir à son plus haut niveau depuis début avril.
Les indices ont aussi été soutenus par la bonne performance du secteur financier, le sous-indice le représentant au sein du S&P 50 progressant de 2,64%. Bank of America a gagné 4,02%, JPMorgan Chase 4,20%, Citigroup 3,65% et Wells Fargo 6,79%.
- Tension -
"De façon générale, on observe actuellement sur les marchés une tension entre, d'une part, la réalité d'une situation catastrophique pour l'économie et l'idée que le rebond va être plus long que prévu et, de l'autre, un soutien énorme de la part du gouvernement et de la Banque centrale américaine", la Fed, remarque M. Haeling.
Le président de la Fed, Jerome Powell, a marqué les esprits mercredi en prévenant que les dégâts causés par le nouveau coronavirus pourraient avoir des effets durables sur l'état de l'économie américaine.
Sur le marché obligataire, le taux à 10 ans sur la dette américaine reculait légèrement, s'établissant à 0,6202% contre 0,6525% mercredi soir.
Sur le front des valeurs, Tesla a pris 1,55%. Après des jours d'une guerre médiatique et juridique, Elon Musk a fini par faire plier les autorités californiennes, qui ont annoncé jeudi l'ouverture dès la semaine prochaine de l'usine de production de voitures électriques Tesla fermée mi-mars pour cause de pandémie.
La compagnie aérienne Delta Air Lines, qui a annoncé retirer de sa flotte le long-courrier 777, produit par Boeing, d'ici à la fin de l'année pour mieux résister à la crise liée au coronavirus, a perdu 1,56%. Elle a estimé que les dépréciations d'actifs liées à ce retrait et à celui du MD-90 en juin allaient lui coûter entre 1,4 et 1,7 milliard de dollars.
Le groupe informatique Cisco Systems, qui profite de la montée en puissance du télé-travail, est monté de 4,53% après avoir fait part de résultats trimestriels supérieurs aux attentes et d'une prévision optimiste pour le trimestre.
Le croisiériste Norwegian Cruise Line a gagné 4,36% après avoir pourtant encaissé une perte plus importante que prévu. Le groupe a assuré qu'il avait les reins suffisamment solides pour résister à 18 mois de suspensions de voyages.