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Alexandre, un jeune indépendant belge, pensait être couvert en cas d'incapacité de travail. Mais après une fracture de la cheville, il découvre que son assurance lui a refusé cette couverture en raison de son surpoids. Il s’indigne cette décision qu’il juge discriminatoire.
“Merci AXA,” ironise Alexandre via le bouton orange Alertez-Nous. Ce vétérinaire, âgé de 30 ans, nous raconte avoir rencontré en juin dernier un responsable du groupe d’assurance via son courtier pour souscrire à une couverture incapacité de travail, ainsi qu’à une pension libre complémentaire pour indépendant. Pour ce faire, il a rempli un questionnaire médical. “On a rempli le questionnaire ensemble, avec le courtier à côté, puis il m’a dit que normalement il n'y avait pas de problème.”
Une découverte inattendue après un accident
Le 10 octobre, Alexandre se fracture la cheville lors d'une glissade. “Il y a eu une luxation du tibia et une fracture du péroné. Je me déplace avec des béquilles. C’est impossible d’exercer mon activité professionnelle vu qu'on est debout en permanence,” explique-t-il. Pensant être couvert, il contacte son courtier pour faire jouer son assurance revenus garantis. C'est alors qu'il apprend que cette couverture lui a été refusée.
Un refus pour cause de surpoids
En se connectant au portail myAXA, Alexandre découvre un document intitulé “Lettre d’acceptation” — que nous avons consulté. “Nous avons le plaisir de vous informer de la décision prise sur la base des formalités concernant la/les garantie(s) de risque de votre Pension Plan Pro,” peut-on lire en guise d’introduction. Sauf que ce courrier stipule ensuite que les couvertures complémentaires “Rente en cas d'incapacité de travail” et “Remboursement en cas d'incapacité de travail” lui ont été refusées “pour cause de surpoids.” “Je n’ai reçu aucun mail m’appelant à consulter mon dossier. Je n’ai reçu aucun courrier papier,” déplore Alexandre.
“Je suis en surpoids, ça c'est sûr,” reconnait le jeune homme, qui nous dit peser “plus de 130, 140 kilos.” “Mais je ne dois pas être le seul en Belgique,” note-t-il. Pour lui, ce refus au motif de son poids relève de la discrimination. “Je n'ai pas eu de problème de santé,” souligne-t-il à cet égard.
Le poids est bien pris en compte dans l'évaluation des risques
Philip Bossuyt, porte-parole d'AXA, explique : “Pour l’acceptation d’une assurance 'incapacité de travail', nous demandons à l’assuré potentiel de remplir un questionnaire médical à cet effet. Ce questionnaire intègre bien des questions sur le poids et la taille qui sont pertinentes pour l’acceptation d’une telle couverture.” Il précise que “sur la base des notes d’instructions de notre réassureur et des règles de souscription du groupe AXA, une tarification est proposée. Il peut s’agir de : soit une acceptation au tarif normal, soit une acceptation avec une surprime médicale et/ou une clause d’exclusion médicale, soit un refus.”
Nevert Degirmenci, porte-parole d'Assuralia, confirme que le poids est un facteur pris en compte : “Les questionnaires médicaux envoyés par les assureurs comportent des questions sur le poids et la taille notamment. Il s’agit en quelque sorte d’une photographie de la situation médicale actuelle du candidat assuré. Le poids est un indicateur parmi d’autres pour évaluer le risque de soucis de santé qui peuvent conduire à une incapacité de travail.”
Les recours pour les consommateurs mécontents
Tout consommateur insatisfait des décisions de son assureur peut s’adresser en premier lieu à sa personne de contact habituelle en matière d’assurances (courtier ou agent d'assurance par exemple), explique Nevert Degirmenci. Si l'intervention de cet intermédiaire ne suffit pas, le consommateur peut contacter le service des plaintes de l'entreprise d'assurance concernée. C’est d'ailleurs ce qu’a fait Alexandre auprès d’AXA. Enfin, si la solution proposée est jugée insatisfaisante, le consommateur peut prendre contact avec l'Ombudsman des assurances.
Alexandre regrette qu’AXA ne lui ait pas proposé d’alternative : “S’ils m’avaient dit 'vous êtes en surpoids monsieur, vous allez devoir payer 200 € de plus que les autres', j'aurais râlé, mais je l'aurais fait.” Il est donc toujours à la recherche d’une assurance revenus garantis et est prêt à payer un peu plus en raison de son poids.