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Nicolas et Martine voulaient une petite maison pour leur retraite, mais leur projet a viré au fiasco: "Il pleut, il neige, il gèle dedans."

Nicolas et sa femme Martine rêvaient d'une petite maison pour y passer leurs vieux jours. Ils se sont lancé dans ce projet il y a 10 ans : la construction d'un bâtiment de 10 mètres sur 7 à Philippeville, à quelques encablures de Charleroi. "C'est un beau petit village et j'avais un terrain là-bas", explique Nicolas. Mais le chantier de cette maison est devenu un véritable chemin de croix pour le couple. L'édifice est actuellement à l'état de ruine. En cause ? Des travaux de gros œuvre affectés de vices et de malfaçons, d'après Nicolas. Et la situation n'est toujours pas en voie d'être résolue. "On est tristes, découragés, abattus", confie via le bouton Alertez-nous cet ajusteur en turbines, désormais à la retraite.  

Des travaux interrompus suite à l'apparition de fissures

Le couple a acheté un terrain à bâtir en 2011. Pour éviter les complications, il a fait appel à la société "clé sur porte" Maisons Blavier. Début 2012, ils ont signé un contrat type loi Breyne, qui réglemente la construction et la vente d'habitations en Belgique. En 2013, peu de temps après le début des travaux, "la maison a commencé à se fissurer", raconte Nicolas. Conséquence, selon lui, d'erreurs commises au moment de la pose des fondations. Les travaux ont été interrompus.

Des déboires judicaires sur plus de 10 ans

En juin 2013, le couple a introduit une action en justice contre l'entreprise de construction et l'architecte responsable des travaux. Un premier expert judiciaire a été désigné par un tribunal pour constater les problèmes affectant le bâtiment. Son rapport, remis à la justice en 2015, est alarmant : presque tout est à reprendre. Ce rapport mis en doute par parties adverses, le tribunal a ordonné, en 2017, une deuxième visite des lieux par un autre expert. Cette visite est effectuée encore deux ans plus tard, en juin 2019. "Sur la question de la stabilité, les problèmes ont été balayés", estime Louis Amory, administrateur des Maisons Blavier. 

En revanche, des rectifications sur le système de dispersion des eaux ont été exigées par le tribunal, à la charge d'un tiers par le sous-traitant des Maisons Blavier, un tiers pour l'architecte et un tiers pour Nicolas.

Entretemps, le permis d’urbanisme du projet a périmé. L'architecte a introduit une nouvelle demande de permis d’urbanisme. Elle a été refusée par la commune parce qu'il a présenté le projet comme s’il s’agissait d’un terrain nu, sans mentionner les travaux déjà réalisés.

Un gouffre financier pour Nicolas et Martine

Depuis 10 ans, le bâtiment n’a cessé de se dégrader. Il est donc invendable en l’état. "Il pleut, il neige, il gèle dedans. Il y a de la moisissure partout sur les murs parce que les corniches n'ont pas été bien mises", décrit Nicolas. "C'est une grange, pas une maison !", lance-t-il.

"On a travaillé toute notre vie et on se retrouve dans une maison qui n'est pas la nôtre", se lamente notre alerteur, qui affirme avoir déjà déboursé plus de 80.000 euros sur le devis initial de 159.000. Il loue actuellement un logement à Dampremy.

Les frais de justice de cette affaire (avocats, conseils techniques, experts judiciaires) l'ont "ruiné", dit-il. "On a dû retirer nos assurances-vie, les épargnes de notre petite fille et nos assurances décès pour payer tout ça. Malgré tout, on a dû encore demander des prêts pour payer", raconte-t-il. 

Le moral au plus bas et des problèmes de santé suite à cette affaire

Au-delà de l'aspect financier, Nicolas et Martine regrettent de devoir investir autant de temps dans la résolution de ce problème : "Quand on a lancé notre maison, on avait 56 ans. En janvier, j'en aurai 66. Ça fait 10 ans de notre vie que l'on passe devant les tribunaux", confie-t-il, la gorge nouée.

"Il est dans une situation que je ne souhaite à personne", compatit l'administrateur délégué de Maisons Blaviers. "Ce n'est pas le fait d'un entrepreneur défaillant ou autre, c'est le fait de quelqu'un qui s'est lancé dans une procédure judiciaire poussée par des experts moyennement compétents", estime-t-il.

Cette mésaventure a fini par avoir des répercussions sur leur santé, poursuit-il : "Ma femme a fait deux infarctus, moi aussi j'en ai fait un".

Dans l'impasse, Nicolas broie du noir. "On est foutus, lâche-t-il. Nos vieux jours sont démolis."

Nicolas attend toujours que l’architecte fasse le nécessaire pour demander correctement un permis d’urbanisme, afin que l’entrepreneur puisse enfin remédier aux différents vices et achever le bâtiment.

Contacté par nos soins, l'architecte n'a pas souhaité faire de commentaire.

Ci-dessous, des photos du chantier.


 

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