Partager:
Depuis le 7 décembre dernier, Valérie attend de pouvoir à nouveau prendre le volant de sa voiture. Pourtant, le bolide de cette mère de famille n'est encore qu'un lointain souvenir. "Il y a une fuite du liquide de refroidissement, je ne peux absolument pas rouler avec la voiture", déplore-t-elle. Un véritable fléau pour cette maman de quatre enfants qui vit… à la campagne: "J'habite un village de la région hutoise et je travaille à Liège, j'ai besoin d'une voiture."
Pressée de faire réparer le véhicule familial, Valérie a déposé sa Lancia Voyager dans le garage qui pouvait la prendre le plus rapidement. "Ils ont fait le diagnostic et m'ont dit qu'ils commandaient la pièce." Jusque-là, tout va bien. Seulement, depuis que la Hutoise a signé le devis qui s'élève à 1.200€, plus rien. Le problème? La pièce n'arrive pas. Un fléau "quotidien" selon Serge Istas, secrétaire général de Traxio, la fédération du secteur automobile belge. Il enfonce même le clou: "Ça peut durer plusieurs mois." La raison, elle est la même depuis plusieurs mois dans le secteur automobile: "Ce sont des problèmes qui arrivent à cause de la guerre en Ukraine."
Louer, mais à quel prix?
"Je n'ai pas droit à un véhicule de remplacement parce que le garage ne prête pas de véhicule de longue durée", raconte Valérie. Résultat: la petite famille a dû louer une voiture pour ses vacances, qui étaient déjà réservées. Pour le reste, il faudra s'arranger: "Louer un véhicule, c'est hors de prix." Nous avons vérifié: si Valérie avait loué un véhicule le 7 décembre au moment de la panne, elle aurait déjà dû débourser plus de 2.500€ pour une voiture familiale. Un chiffre qu'il faut revoir à la hausse pour un monospace de taille équivalente à la Lancia Voyager qui dispose de 7 places.
Si pendant la période de blocus, Valérie a pu emprunter la voiture de la plus vieille de ses filles, désormais, elle doit "se débrouiller autrement". Les transports pour aller travailler et les amis pour les activités des enfants. Des solutions trop provisoires pour la conductrice: "On a des voisins sympas mais il ne faudrait pas que ça dure trop longtemps."
Que faire?
"Je n'ai aucune perspective, pas de nouvelle du garage." Valérie est dans l'embarras et se demande ce qu'il va advenir ensuite. Nous avons contacté Jean-Yves Leroux, avocat spécialisé dans les questions relatives à l'automobile pour y voir plus clair: "Selon le contrat, le garage a une obligation de résultat et ne peut invoquer qu'un cas de force majeure pour ne pas réaliser le travail." Dans ce cas-ci, il importe de savoir si la pièce est réellement indisponible. "Si la pièce est bien disponible chez un concurrent, il faut le prouver et le client peut demander un remboursement de tout acompte", explique-t-il. Il stipule toutefois qu'il "est nettement moins sûr que le garagiste offre plus que le remboursement."
Valérie a fait appel à un garage affilié à la marque. Il arrive que ces établissements soient "forcés" d'utiliser les pièces de la marque en question alors que des pièces dites "de qualité équivalente" existent et sont peut-être disponibles. Un cas de figure difficile à imaginer ici selon le secrétaire général de Traxio: "Il faut se rendre compte que ça ne fait pas les affaires du garagiste. La voiture est immobilisée chez lui et aussi longtemps qu'elle n'est pas réparée, il ne touche pas l'argent. Si la pièce existait en pièce adaptable, il aurait fait la démarche."
Il n'y a donc pas de réelle solution dans l'immédiat pour Valérie. La réparation de sa voiture est tributaire de la disponibilité de la pièce. Si toutefois le problème persiste, Jean-Yves Leroux conseille de faire appel à des spécialistes du secteur qui pourront tenter de dénouer la situation.