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Une vidéo montrant des militaires en train de frapper un médecin urgentiste dans un hôpital a suscité un tollé sur les réseaux sociaux au Liban, où l'armée a annoncé mercredi l'arrestation de deux soldats responsables de l'agression.
L'armée libanaise a annoncé mercredi l'arrestation de deux soldats après un tollé suscité par une vidéo relayée sur les réseaux sociaux montrant des militaires en train de frapper un médecin urgentiste dans un hôpital.
L'incident s'est produit mardi soir dans un hôpital de Tripoli, grande ville du nord du Liban, où un blessé par balle avait été admis après une altercation.
Sur la vidéo filmée par caméra de surveillance, on peut voir un petit groupe de militaires autour du médecin. Un soldat tente vraisemblablement de lui couvrir la bouche de sa main, avant de le gifler violemment. Un autre soldat intervient et pousse le médecin dans le dos.
Sur les réseaux sociaux, les internautes ont exprimé leur solidarité avec le médecin, certains dénonçant un drame à l'heure où le corps médical est en première ligne dans la lutte contre le nouveau coronavirus.
"Comme les militaires sacrifient leur vie sur les lignes de front, c'est ce que font les médecins en ce moment avec le corona", s'est insurgé sur Twitter @ashortcurly.
"Une scène que nous voyons habituellement dans les films de mafieux, c'est une honte", a déploré un autre.
L'incident s'est déroulé dans le département des urgences, où le docteur souhaitait soigner le patient atteint d'une hémorragie tandis que les militaires voulaient l'interroger en premier, a indiqué mercredi à l'AFP le président du Syndicat libanais des médecins de Tripoli, Salim Abi Saleh.
"C'est quelque chose que nous ne pouvons pas accepter", a-t-il ajouté, dénonçant "un comportement brutal qui ne fait pas honneur à l'uniforme militaire".
"Nous sommes certains que le commandement de l'armée ne peut pas accepter que ses membres agissent de cette manière", ajoute-t-il.
Dans un communiqué, l'armée libanaise a déploré un "incident isolé".
Une enquête a été ouverte et des "mesures disciplinaires" ont été prises contre deux soldats qui ont été arrêtés, est-il précisé dans le texte.
Dar al-Chifaa, l'établissement où s'est déroulé l'incident, a condamné cet acte, déplorant aussi une "erreur individuelle".
"Nous ne sommes pas en faveur de la diffusion de la vidéo qui a fuitée, nous sommes certains que l'autorité militaire compétente suivra le dossier pour rendre justice au médecin et à l'hôpital", ajoute l'établissement dans un communiqué publié par l'agence de presse étatique ANI.
Le Liban a officiellement recensé 954 infections à la maladie Covid-19, dont 26 décès.