Partager:
La circulation des trains sera très fortement perturbée à partir de lundi 22h jusqu'à mardi soir même heure en raison de la journée de grève et d'actions dans les services publics. Les travailleurs dénoncent un manque d'effectifs dans le service public.
Pas de trains dans les provinces de Liège, Namur et Luxembourg
Le réseau ferroviaire sera entièrement fermé dans les provinces de Liège, Luxembourg et Namur, a fait savoir Elisa Roux, porte-parole de la SNCB. AUCUN train ne circulera donc dans ces 3 provinces.
La porte-parole conseille aux voyageurs de s'arranger avec leur employeur afin de télétravailler, ou bien, de trouver une alternative au train puisque le réseau sera complètement fermé.
Si aucun train ne circuleront dans ces provinces, c'est en raison d'un manque de personnel, nous explique la porte-parole: "Pour faire rouler un train, il y a 3 catégories de personnel qui sont indispensables : le conducteur, nos accompagnateurs qui sont garants de la sécurité, et il y a aussi le personnel de signalisation dans les cabines. Dans ces 3 provinces, il n’y avait pas de personnel dans les cabines de signalisation d’Infrabel, le gestionnaire du réseau, et c’est pourquoi aucun train ne circulera. Il n’a pas été possible de mettre le service minimum parce que pour faire circuler un train ces 3 catégories de personnel doivent être réunies".
Un quart des trains circuleront dans le reste du pays
Dans le reste du pays, seul 1 train sur 4 circuleront, grâce au "service minimum" qui a pu être mis en place. "Un service minimum sera assuré et garanti. On suggère donc aux personnes concernées de bien vérifier que le train est prévu via notre planificateur de voyage", conseille Elisa Roux. Les écrans en gare seront également mis à jour régulièrement.
Les trains IC (reliant les grandes villes) suivants circuleront presque toute la journée :
- IC Anvers-Central - Gand - Courtrai - Poperinge
- IC Anvers-Central - Saint-Nicolas - Gand - Lichtervelde - La Panne
- IC Anvers-Noorderdokken - Malines - Bruxelles - Nivelles - Charleroi-Sud
- IC Courtrai - Gand-Saint-Pierre
- IC Ostende - Bruxelles - Eupen
? Ces trains circulent uniquement entre Ostende et Louvain - IC Quiévrain - Mons - Bruxelles - Louvain - Liège-Guillemins
? Ces trains circulent uniquement entre Quiévrain et Landen - IC Tournai - Lille Flandres (FR)
1 train S (offre suburbaine) ou L sur 5 seront disponibles. La plupart des trains P, qui roulent exclusivement pendant les heures de pointe du matin et du soir, ne circuleront cependant pas. Pour voir en détail les trains concernés, rendez-vous sur le site de la SNCB.
Quelques gares seront peu, voire pas desservies. La circulation reprendra normalement dès mercredi matin. La SNCB ajoute regretter la situation pour les voyageurs. Ceux-ci peuvent consulter le service alternatif dès lundi matin sur le planificateur de voyages, l'application ou le site web de la SNCB. Une attestation de perturbation est également disponible sur leur site.
D'autres secteurs impactés
Les travailleurs de la SNCB ne sont pas les seuls à faire grève, d'autres secteurs seront également perturbés ce mardi comme les TEC en Wallonie et la STIB à Bruxelles. Il est donc impératif de bien se renseigner et vérifier quels bus circuleront ou non.
Déjà des actions de sensibilisation ce lundi
Ce lundi matin, des actions de sensibilisation sont déjà organisées à la gare de Namur. Des tracts sont distribués aux navetteurs pour les avertir. Le message est clair: "Les cheminots seront en grève ce 31 mai", peut-on lire.
Il s'agit d'une grève très suivie, qui s'organise en front commun avec tout le secteur public. "L'ensemble des services publics seront mobilisés, les cheminots sont aussi fortement mobilisés. La SNCB a pris les devants, et nous aussi, c'est pour ça qu'on distribue des tracts pour bien prévenir les voyageurs", indique un secrétaire permanent CGSP présent à la gare de Namur ce lundi matin.
"Il n'y aura pas assez de personnel pour les provinces de Liège, Luxembourg et Namur. Il n'y aura donc aucun train demain matin pour ces trois provinces-là. Et dans le nord du pays, il y aura aussi de grosses perturbations. On compte 1 train sur 4", confirme le secrétaire permanent CGSP.
Des navetteurs compréhensifs
Les navetteurs se montrent compréhensifs ce lundi. Certains avouent cependant avoir été pris de court et ne pas avoir trouvé de solution de rechange. "Je dois aller travailler à Namur demain après-midi, et demain matin à Bruxelles. Et je ne sais pas comment je vais faire", confie un navetteur présent à la gare de Namur. Même s'il comprend les revendications des grévistes, pour lui, cela tombe assez mal. "C’est quand même nous les travailleurs qui sommes impactés. La grève est une bonne chose mais je pense qu’il faudrait mieux l’organiser."
De son côté, un étudiant nous dit penser à un plan b: la voiture. "Si j’ai un examen, je vais d’abord me rendre à la gare. Et s’il n’y a pas de train, je prendrai la voiture jusque Namur". Mais cette possibilité n'est pas toujours envisageable: "Je n’ai plus de véhicule, j’avais choisi justement de supprimer ma voiture pour l’impact écologique. Et depuis, je pense sérieusement à reprendre ma voiture parce que c’est de pire en pire au niveau des trains. Ils sont de plus en plus en retard, encore ici, je viens de louper ma correspondance. C’est pénible. Il serait peut-être temps que le gouvernement tape du poing sur la table pour dire d’organiser un système de transport en commun correct", déplore cette navetteuse. Sa solution à elle, c'est de rester à la maison: "Je suis obligée de prendre un jour de congé payé. Je viens de Charleroi, j’ai un second train à prendre après en direction de Dinant et je ne tiens pas à rester bloquée dans une des gares donc j’ai préféré prendre un jour de congé payé", dit-elle, ajoutant qu'elle comprend néanmoins la situation.
Dans l'ensemble, "les retours sont plutôt positifs", souligne donc le secrétaire permanent CGSP. "Les revendications ont certainement été énoncées auparavant, mais la défense du pouvoir d'achat, je pense que ça concerne absolument tout le monde. En ce qui concerne les services public, je pense qu'il y a aussi une constatation de la dégradation du niveau de qualité du service qu'est attendu par les voyageurs. Côté cheminots, il manque à peu près 2.000 cheminots, ce qui ne permet plus d'assurer nos missions de manière correcte"
C'est pour ces raisons que les grévistes revendiquent "de l'engagement de personnel en suffisance, et surtout de l'emploi de qualité", conclut le secrétaire permanent CGSP.