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"Sur 200m, il y avait des corps partout": Antonio, victime du drame de Strépy-Bracquegnies, revient sur une matinée d'horreur

Nous avons rencontré ce matin une des victimes du drame de Strépy-Bracquegnies. Antonio Gava est Gille et a été légèrement blessé sur place dimanche matin. Les mots qu'il utilise ce lundi sont durs.

Désormais, Antonio Gava doit vivre avec de terribles images dans la tête. Il est Gille dans la société "Les Boute en Train" et faisait partie du groupe touché par le drame hier matin. Vers 5h, c'était un moment de fête, la vie à nouveau, quand tout a basculé. "J'ai entendu des cris, un impact, un bruit sourd", explique-t-il. "J'ai juste eu le temps de me retourner. J'ai vu une personne qui retombait. Et puis c'est moi, j'ai été balayé avec un ami, du côté gauche. Je suis tombé dix mètres plus loin." Il a alors compris qu'il se passait quelque chose de grave. "Je me suis relevé et quand je me suis retourné, c'était l'horreur", poursuit-il, très ému.

"Je ne savais pas vraiment quoi faire"

En quelques secondes, Antonio se retrouve au cœur d'un véritable désastre, un champ de bataille dit-il. Il a vu des amis à terre. "Sur 200m, il y avait des corps partout, des gens qui criaient, des gens qui couraient, des bras levés, des gens qui venaient secourir des amis", raconte-t-il. "Même moi, j'étais perdu et je ne savais pas vraiment quoi faire. Je me suis avancé et j'ai pris la main d'un blessé."

Hier, la journée avait débuté sous les airs de Gilles, des retrouvailles et de l'amitié. Au final, Antonio passera sa journée à l'hôpital de Charleroi. Ses blessures sont légères mais elles le font réfléchir. "Ce n'est pas si grave que ça quand je pense à certains. Si à un moment on se retrouve seul, on craque", dit-il en fondant en larmes.

"C'est un meurtre"

Pour lui, la justice doit maintenant intervenir. Il attend beaucoup de l'enquête et souhaite la vérité. "Je pense que la justice doit faire son travail. Il faut que ça soit sévère", indique-t-il. "Il n'y a pas de pardon à un moment donné. Je suis désolé, ce sont des adultes en plus. Mais qu'ils aient pris de la drogue ou de l'alcool, rien du tout. Si on a voulu éviter, on freine et puis on s'arrête. Non, on a continué et on a renversé de deux personnes plus loin. C'est un meurtre, j'en suis là."

Dans les prochains jours, Antonio fera peut-être appel à un service de soutien psychologique. Il ne sait pas encore s'il reportera un costume de Gille.

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