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Sophie Wilmès répond sèchement aux critiques d'Ecolo: "Complètement à côté de la plaque"

Sophie Wilmès était l'invitée de Pascal Vrebos ce dimanche sur RTL-TVI. La Première ministre a notamment répondu à la fameuse question de l'émission, "la question qu'on n'ose pas poser… mais qu'on pose quand même".

Pascal Vrebos: On a beaucoup lu sur les réseaux sociaux une critique qui revenait: on a privilégié l'économie à l'humain. Et même Ecolo a fait un communiqué de presse en disant "On relance le commerce sans autoriser les personnes à retrouver ses proches, nous ne pouvons pas le concevoir". Qu'est-ce que vous pouvez répondre? Parce que là, Ecolo y va!

Sophie Wilmès: Je vais répondre deux choses. Je pense qu'il y a un moment pour travailler tous ensemble à la lutte contre la propagation du virus et un moment pour faire de la politique politicienne.

Pascal Vrebos: Oulah! C'est ce qu'ils font?

Sophie Wilmès: Pourquoi est-ce que je dis ça, parce qu'Ecolo semble oublier que toutes ces mesures sont prises en concertation avec les entités fédérées, dont ils font partie. Ils font partie de ces gouvernements (ndlr: Ecolo fait partie des majorités à la Région Bruxelles-Capitale, à la Wallonie et aussi à la Fédération Wallonie-Bruxelles). Et puis sur le fond, c'est inexact. Donc ça ne va pas non plus. Pourquoi? Parce qu'on l'a dit: c'est un subtil équilibre, entre d'abord la santé de nos concitoyens, le développement de la vie sociale, sportive, humaine… et toute la partie économique. Et quand on binarise (ndlr: découper en deux) le monde et qu'on dit: 'C'est ou l'économie ou l'humain'. Je pense qu'on est complètement à côté de la plaque au niveau de la réalité. Il y a un troisième point. Vous aurez remarqué qu'on ouvre en phase 1 de manière totalement incomplète les commerces et qu'on ouvre parallèlement aussi la possibilité plus large à pouvoir voir quelqu'un qui est en dehors de votre bulle de contact. Avant c'était une personne, maintenant c'est deux personnes avec qui vous pouvez aller vous balader, échanger… tant que vous respectez évidemment les mesures de distanciation. C'est pour votre santé. Il n'y a pas de raison, là, qu'on nous explique qu'on a négligé l'humain.

Les critiques d'Ecolo de samedi

Ce samedi, Ecolo a réagit aux décisions du Conseil national de sécurité en demandant que les réunions en famille puissent être autorisées dès la phase 1 du déconfinement (la phase 1A débute le 4 mai, la phase 1B le 11 mai). "Nous ne pouvons concevoir que l'économie passe avant l'humain", ont indiqué les écologistes. Pour Ecolo, il est incompréhensible que le plan de déconfinement prévoie d'autoriser la réouverture des commerces sans permettre préalablement les retrouvailles familiales en cercle restreint. "Permettre aux familles qui le souhaitent de se retrouver doit être la priorité du plan de déconfinement", ont estimé les Verts. "Relancer l'industrie et les commerces sans autoriser les personnes à retrouver leurs proches, c'est faire passer l'économie avant l'humain, nous ne pouvons le concevoir", ont encore souligné les coprésidents d'Ecolo Rajae Maouane et Jean-Marc Nollet.

Réactions acerbes contre Ecolo après ses critiques

Cette sortie d'Ecolo avait déjà été vilipendée avant même l'interview de Sophie Wilmès sur RTL-TVI. "Ecolo a oublié dans sa communication du jour qu'il était dans trois gouvernements associés aux décisions du CNS. Terrible les effets du confinement", a tweeté la cheffe de file cdH au Parlement bruxellois Céline Fremault. "Ecolo ne participe-t-il pas aux gouvernements wallon, bruxellois et de la Fédération Wallonie-Bruxelles?", s'est interrogé le chef de groupe humaniste au Parlement wallon François Desquesnes. "La communication d'Ecolo aurait elle été piratée?", a également ironisé le bourgmestre d'Uccle Boris Dilliès (MR) sur le réseau social.

Ecolo renvoie un nouveau communiqué ce dimanche

Face aux nombreuses réactions acerbes, Ecolo a transmis une précision par voie de communiqué: "Les suites des décisions du CNS ont été abordées en kern élargi du samedi. On relaie les préoccupations dans les instances où nous sommes associés. Mais, comme nous ne sommes pas au CNS, nous avons appris les décisions comme tout le monde", a précisé Ecolo dimanche à Belga. "Les informations connues jusque-là parlaient du début de la phase de déconfinement au 4 mai, et la reprise probable des contacts sociaux en cercle restreint avait été évoquée, tout ça devant être validé par le CNS où nous ne siégeons pas", a ajouté la porte-parole. "Mais le CNS a décidé autrement".

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