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1) Au niveau fédéral
Comme le rappelait Isolde Van den Eynde, journaliste au Het Laatste Nieuws dans l'émission C'est pas tous les jours dimanche sur RTL, "le plus grand parti politique est toujours et de très loin la N-VA. C'est le plus grand parti et non la plus grande famille" qui aura la tâche de former le prochain gouvernement.
La N-VA devrait donc avoir la main et pour Ecolo, c'est clair : il est hors de question de gouverner avec les nationalistes. "Pour les écologistes, la N-VA c'est l'antithèse de ce que nous défendons pour l'avenir de la planète, pour relier les gens, pour essayer de ne laisser personne au bord de la route. C'est tout le contraire", rappelle Georges Gilkinet, le chef de groupe Ecolo-Groen à la Chambre.
La N-VA devra donc tenter de former un gouvernement sans les Ecologistes. Problème : avec seulement 68 sièges sur 150 (selon le Grand Baromètre), le gouvernement actuel N-VA, MR, Open Vld et CD&V n'aurait plus la majorité. Seuls les socialistes flamands, le PS (ou le Vlaams Belang) pourraient faire le nombre, ce qui semble improbable.
Quels gouvernements possibles sans la N-VA ?
C'est là qu'Ecolo et Groen entreraient en jeu, pour former un gouvernement sans la N-VA. "C'est vraiment important. C'est de dire que la N-VA n'est pas un phénomène incontournable, qu'on ne va pas devoir subir encore pendant des années cette politique qui divise et que potentiellement la famille écologiste pourrait être la première famille dans ce parlement fédéral", se réjouit Georges Gilkinet.
Là, tout est possible ou presque.
La première possibilité serait Ecolo-Groen + PS-sp.a + MR-OpenVld. Ils auraient la majorité avec 82 sièges / 150.
La deuxième possibilité serait Ecolo-Groen + PS-sp.a + CD&V-cdH + Défi. Ils auraient une majorité de 78 sièges / 150.
La dernière possibilité serait Ecolo-Groen + MR-OpenVld + CD&V-cdH + Défi. Ils aurait une majorité de 77 sièges / 150.
À noter que sans les verts, les Socialiste + Libéraux + Socio-chrétiens + Défi n'auraient pas de majorité. Les Verts seraient donc incontournables. Ça "tombe bien", Ecolo veut prendre ses responsabilités : "J'y crois parce que les élections communales étaient très positives pour Ecolo. On sent qu'il y a une attente des citoyens à notre égard. Maintenant rien n'est fait. On sent surtout de la responsabilité et de la détermination", explique Georges Gilkinet.
2) A la Région wallonne et à Bruxelles ?
À Bruxelles, c'est Ecolo qui devrait avoir la main pour former un gouvernement, puisqu'ils seraient le 1er parti de la capitale. En Wallonie, ils seraient juste derrière le duo PS-MR, mais seraient indispensables à l'un ou à l'autre. Voilà pourquoi aujourd'hui, Ecolo est "dragué" tant par l'un que par l'autre.
Du côté du PS, la rhétorique est assez claire : ils se positionnent que le partenaire privilégié des Écologistes. "On sent que le fond de l'air est vert, mais on sait aussi qu'il est jaune, qu'il est rouge, on l'a vu cette semaine avec la grève nationale, et on doit pouvoir tenir compte de l'ensemble de ces préoccupations, de ces tendances au sein de la société, d'en faire la synthèse et modestement je pense que le Parti Socialiste est peut-être le mieux à même pour réaliser cette synthèse", estime Pierre-Yves Dermagne, le chef de groupe PS au Parlement wallon. "Je me réjouis de voir des jeunes dans la rue. Donc il faut arriver à faire la synthèse entre le pouvoir d'achat, le réchauffement climatique et la nécessaire révolution écologique et environnementale. On pourrait s'entendre."
Du côté du MR, l'appel du pied est un peu moins clair, mais il est tout de même bien là aussi. "Je crois qu'Ecolo, à juste titre, a mis sur la table l'urgence climatique. Là-dessus il ne peut pas y avoir de compromis. (Il faut) se dire que le temps est compté, qu'il nous reste 12 ans pour entamer, opérer les réformes indispensables à cette nouvelle économique à laquelle j'aspire aussi. Si on ne comprend pas ça, il y aura des difficultés demain pour faire des coalitions. Pour moi il y a 3 éléments importants dans la vie sociétale : le climat, la richesse économique et l'adaptabilité sociale. Ils le savent, sur un certain nombre de points nous sommes d'accord. J'espère sincèrement qu'un jour, ces éléments pourront plus nous réunir que nous diviser", déclare Jean-Luc Crucke, le ministre wallon MR du Budget et vice-président du MR, qui rappelle qu'il porte la voix du MR contrairement à certains membres du parti qui ont pu paraître climatosceptiques dans leurs récentes déclarations. Il ajoute: "Je préfère toujours un vote qui soit démocratique comme Ecolo, qu'un vote extrême, populiste, d'extrême-gauche comme d'extrême-droite." La reconduction d'un gouvernement MR-cdH + Ecolo en Wallonie aurait à priori les faveurs des libéraux. Une Jamaïcaine comme elle existe pour l'instant à la ville de Namur par exemple.