Partager:
Sehar de Bruxelles a déclenché le bouton orange Alertez-nous après avoir filmé une rencontre nocturne dont elle se souviendra longtemps. Il est 1h30 du matin, et, avec son époux Frédéric, elle quitte le domicile de ses parents. Alors que leur véhicule sillonne les rues d’Uccle, les jeunes trentenaires découvrent plusieurs renards en train de chercher de la nourriture dans des sacs-poubelle blancs : "Quelle ne fut pas notre surprise de découvrir plusieurs renards le long de notre trajet. On en croise parfois un mais là, on en apercevait un et puis encore un, cela n'arrêtait plus", décompte Sehar. Et de détailler: "Tout d’abord, au croisement de la rue Pappenkasteel et de la chaussée de Saint Job. Ils étaient deux renards occupés à saccager des poubelles au milieu du rond-point", nous décrit Sehar, impressionnée de se retrouver aussi proches des animaux. "Comme on peut le voir sur notre vidéo, ils n'ont pas vraiment peur de nous", commente-t-elle. Son époux Frédéric poursuit : "Ce qui était encore plus impressionnant c'est que quelques mètres plus tard on en a croisé 3 autres. Et derrière une barrière, on pouvait voir des silhouettes d’autres spécimens en train de bouger. On s'est demandé: "Mais on est face à une meute ou quoi ?"
Le phénomène de déchiquetage de sacs-poubelle par renards, pies, corbeaux ou autres animaux est très fréquent dans notre commune
Nous racontons à l’échevine de l’Education et de la Propreté d’Uccle, Carine Gol-Lescot ce que notre témoin a vu. L’élue communale nous confirme que cette problématique est connue: "Le phénomène de déchiquetage de sacs-poubelle par renards, pies, corbeaux ou autres animaux est malheureusement très fréquent dans notre commune". Et de justifier : "La proximité de la Forêt de Soignes et les nombreux espaces verts en font un lieu de prédilection pour de nombreux animaux." Etienne Cornesse, porte-parole de Bruxelles-Propreté, ajoute que la commune d’Uccle n’est en effet pas la seule concernée : "Le problème est connu dans toutes les communes les plus vertes situées en bordure de forêt de Soignes, dont Uccle, Auderghem, Watermael-Boistfort, Woluwé-Saint-Pierre et Woluwé-Saint-Lambert. Certaines de ces communes ont pris des mesures pour avoir des corbeilles dures, notamment dans les quartiers les plus touchés… "
A Uccle, l’échevine Carine Gol-Lescot nous confirme que depuis plus de 7 ans, les ménages ucclois peuvent obtenir via l’Agence de Bruxelles-Propreté des contenants pour diminuer cette nuisance.
A Auderghem, la première échevine des Espaces publics, Sophie Devos, nous révèle que dans le passé des dispositions avaient été prises dans les quartiers en question: "Mon prédécesseur (Bruno Collard) avait distribué en son temps des poubelles rigides gratuitement aux quartiers les plus concernés, mais une nouvelle campagne de sensibilisation via toutes-boîtes est en cours annonçant une prochaine obligation d’acheter des poubelles en dur (environ 5 euros…) si le phénomène continuait."
Pour faire face au problème de sac éventré par la faune, la commune de Woluwe-Saint-Pierre est, elle, passée à la vitesse supérieure en adoptant un règlement imposant la poubelle rigide à tous ces citoyens. Il vient d'entrer en vigueur ce 1er septembre.
Depuis juillet 2020, la commune de Watermael-Boitsfort a adopté la même disposition pour tous les sacs contenant les déchets alimentaires.
"Anticiper l’avenir avec les bacs oranges"
Le porte-parole de Bruxelles-Propreté, Etienne Cornesse, préconise, lui, d’anticiper l’avenir. En effet, une directive européenne datant de mai 2018 prévoit que pour le 31 décembre 2023, les biodéchets devront être collectés et recyclés séparément dans tous les états membres. Et de nous apprendre: "En 2022 (une date n’a pas encore été arrêtée), le tri des déchets alimentaires va devenir obligatoire dans la région bruxelloise. Il faut savoir qu'on estime que 40 à 45% du contenu des sacs blancs sont déjà des déchets alimentaires. Notre proposition pour éviter les saccages des animaux, c'est d'anticiper et d'acquérir les sacs oranges, déjà en vente dans les différentes communes. Les animaux attaquent principalement le contenu des sacs blancs et oranges. En acquérant dans tous les recyparcs, les bacs oranges distribués gratuitement, les Bruxellois pourront contrer ce phénomène et déjà se mettre en ordre par rapport aux exigences européennes."
En attendant que ces bacs oranges soient généralisés dans les différentes communes bruxelloises, l’échevine de l’Education et de la Propreté d’Uccle nous rappelle une autre obligation: "Les riverains oublient trop souvent qu’il leur revient à eux de nettoyer leur trottoir si des sacs sont éventrés et répandus devant chez eux."