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L'Agence Spaciale Européenne (ESA) va enfin mettre en service son nouveau lanceur Ariane 6. Pierre-Emmanuel Paulis, enseignant à l'Euro Space Center et président de l'association Mars Society parle avec Luc Gilson de ce lancement attendu depuis de nombreuses années.
Le premier lancement de la nouvelle fusée Ariane 6 se faisait attendre. La faute, notamment, à des problèmes techniques. "Ce sont des aléas évidemment d'un tout nouveau lanceur", répond Pierre-Emmanuel Paulis. Mais ce n'est pas la seule raison : "Il ne faut pas oublier non plus qu'on est en Europe, il y a des tas de pays à mettre d'accord, qui n'ont pas nécessairement les mêmes façons de travailler, les mêmes procédures. Ce n'est pas comme aux États-Unis, où la culture est la même partout, de Californie à Floride. Non, ici, on est une agence, on regroupe des pays différents et donc il faut pouvoir s'accorder, les industries doivent être d'accord, etc. Tout ça, ça fait partie du jeu et c'est normal pour l'Agence spatiale européenne", justifie le spécialiste.
Le dernier lancement d'Ariane 5 avait lieu le 5 juillet 2023. Depuis, l'Agence Spatiale Européenne n'avait plus envoyé de fusées dans l'espace. Le lancement d'Ariane 6, prévu ce mardi 9 juillet est donc particulièrement attendu.
C'est très important dans le contexte politique et commercial actuel
Mais qu'est-ce qui va changer avec ce nouveau lancement ? "Il a fallu changer d'abord toutes les procédures de lancement. Elle a un nouveau pas de tir, donc il a fallu tout changer. Je rappelle qu'on lance les Arianes depuis Kourou en Guyane, quasiment près de l'équateur", explique d'abord Pierre-Emmanuel Paulis. Mais cette nouvelle fusée a un grand intérêt : "Ariane 6 va permettre d'envoyer des satellites de manière moins chère que les précédentes Arianes. C'est très important dans le contexte politique et commercial actuel. La concurrence de Falcon 9 qui a des étages qui reviennent au sol et qu'on peut réutiliser des capsules réutilisables. On n'en est pas encore là, mais ça viendra, j'en suis persuadé", avance-t-il.
Ariane 6 est donc à usage unique, contrairement aux fusées d'Elon Musk. "C'est un peu dommage, mais attention, la Falcon 9 de SpaceX n'est pas capable d'envoyer de telles charges maintenant, même si elle est récupérable en orbite géostationnaire", rassure l'invité de Luc Gilson.
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