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"C'est beaucoup trop": abattage massif d’arbres dans la vallée du Frizet

Huit hectares de forêt ont été abattus dans la vallée du Frizet, à Saint-Servais, Namur. Une coupe qui suscite l'indignation d'une association de défense de l'environnement, dénonçant un impact majeur sur la biodiversité locale.

La vallée du Frizet, à Namur, a vu son paysage radicalement transformé en seulement un mois. Ce sont huit hectares de forêt qui ont été abattus à proximité d’un tronçon du RAVeL, un réseau de voies vertes.

À l'origine de cette opération : une demande du Service public de Wallonie (SPW) visant à sécuriser la zone. Certains arbres malades menaçaient en effet de tomber sur le chemin voisin.

Cependant, cette intervention a pris une ampleur inattendue. Profitant de l’autorisation du SPW, le propriétaire du site a procédé à une coupe massive bien au-delà des arbres jugés dangereux.

"Une désertification du lieu"

L’association Ramur, qui milite pour la protection de l’environnement à Namur, déplore l’ampleur de ces travaux.

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Marcel Guillaume, administrateur de l’ASBL Ramur, devant les arbres abattus dans la vallée du Frizet à Saint-Servais. ©RTL info

Son administrateur, Marcel Guillaume, ne cache pas son incompréhension : "On comprend qu'une partie des arbres soient coupés. Ce que l'on reproche, c'est cette extension, sous prétexte de sécurisation. Cela a complètement désertifié tout le lieu."

L’association précise que l’abattage s’est déroulé en trois zones distinctes, avec un peu moins de trois hectares touchés à chaque fois, une stratégie qui rend légal ce déboisement.

Un impact lourd sur la biodiversité

Au-delà du choc visuel, la destruction de ces arbres inquiète les défenseurs de l’environnement. Les écosystèmes locaux sont profondément affectés : "Les arbres abattus servaient de refuge pour de nombreuses espèces animales, comme les chauves-souris et les oiseaux, mais aussi pour les insectes forestiers qui y vivent", souligne Marcel Guillaume.

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Marcel Guillaume, administrateur de l’ASBL Ramur, montre l'entendu de l'abattage des arbres à Namur ©RTL info

Les forêts de la région nord du sillon Sambre-et-Meuse étant déjà limitées, selon lui. "Trois hectares, c'est beaucoup trop", insiste l’administrateur de l’ASBL.

Des risques d’inondations accrus

Outre l'impact écologique, cet abattage pourrait aussi avoir des conséquences hydrologiques. La vallée du Frizet est particulièrement sensible aux inondations, comme en témoignent les crues de juillet 2021.

"Le déboisement de cette pente va accélérer l’écoulement de l’eau, et les ornières creusées par les machines vont canaliser ce flux", alerte Marcel Guillaume.

Bien que l’opération soit légale, Ramur souhaite sensibiliser le public et les propriétaires forestiers à des pratiques plus respectueuses de l’environnement. Selon l’association, une gestion différente de ces interventions est impérative pour protéger les écosystèmes fragiles de la région.

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