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Sur les 120 élèves que comptent les deux établissements de l'école communale de Trois-Ponts, seuls 25 sont venus ce mercredi. Ces nombreuses absences font suite au retour de la directrice, hier, qui avait été écartée précédemment. Les parents s'organisent pour accueillir à domicile les élèves.
Situation très particulière ce mercredi matin dans l'école communale de Trois-Ponts, où la directrice est revenue dans l'établissement hier après avoir été écartée. A 8h, notre journaliste Michael Menten se trouvait sur place et la cour de récréation était vide. "Nous sommes devant les grilles de l’école et il n’y a pour le moment personne", dit-il.
Hier soir, les enseignants et parents d’élèves en colère contre la directrice avaient lancé un appel à ne pas amener les enfants aujourd’hui. "Il semble que ce message soit bien passé", constate notre journaliste.
Peu après 8h, certains élèves ont commencé à arriver. Sur les 135 élèves que comptent les deux établissements, ils ne sont finalement que 20 ce mercredi. Tous les autres sont restés à la maison.
Le groupement des enseignants et des parents, en colère contre la directrice, a décidé de les prendre en charge à domicile. Un geste fort qui pourrait se répéter, nous dit-on, si Claudine Lejeune reste dans l’établissement. "Ce matin, nous avons croisé quelques parents surpris et inquiets quant à la tournure des événements", poursuit Michael Menten.
"Une maman m’a dit : aujourd’hui, la plupart de nos enfants resteront à la maison. Et cela durera jusqu’à ce qu’on obtienne le départ définitif de la directrice", raconte-t-il encore.
Ecole à domicile
Les enfants qui ne sont pas allés à l’école sont en partie accueillis chez Vanessa. Ils étaient 6. Au programme: des jeux et des activités. "À la maison, on a un couloir avec tous les jeux des enfants. C'est plus facile et plus gai, les enfants jouent en haut, ils font ce qu'ils veulent. C'est moi qui les surveille avec l'aide de ma maman", nous explique cette maman.
La directrice de l'école estime que les parents prennent les enfants "en otage". Mais pour Vanessa, ce n'est pas du tout le cas. "On les protège. Parce que mettre nos enfants à l'école avec elle dans l'établissement, on n'est vraiment pas à l'aise. On a une boule au ventre. C'est une sécurité de ne plus mettre nos enfants à l'école tant qu'elle est là."
Elle insiste sur le fait qu'il faut protéger les enfants de cette directrice qui, dit-elle, ne réagit pas quand il se passe quelque chose au sein de l'école. Vanessa donne comme exemple le fait que sa fille de 13 ans, qui est allée dans cette école, y a été victime de harcèlement à l'époque et la directrice n'a, selon elle, pas écouté, car "le problème ne l'intéressait pas."
20 élèves veulent quitter l'école
"Demain, je ne sais pas prendre congé et mon mari non plus, donc je vais devoir laisser ma petite fille de 5 ans dans l'établissement et je vais partir au travail la boule au ventre", poursuit cette maman avec une certaine émotion dans la voix. Mais vendredi, elle a déjà pris congé et son mari s'organise également pour pouvoir aller manifester et soutenir les enseignants de l'école. "On va faire une grosse activité là-bas pour soutenir les parents, les enfants et les professeurs (...) Notre but à tous, c'est le non-retour de cette directrice et sa démission", assure-t-elle.
Si les parents et enseignants n'arrivent pas à cette décision, plusieurs enfants pourraient définitivement quitter l'école. "Sur 48 élèves, il y en a déjà 20 qui seraient partants", affirme Vanessa.
La directrice réagit
Claudine Lejeune, la directrice de l'école communale de Trois-Ponts, avoue être arrivée plus tôt ce mercredi pour "éviter le chaos d'hier", nous dit-elle. Mais face à l'absence massive d'élèves dans son école, elle réagit: "Je ne m'attendais pas à un telle ampleur. Je suis vraiment déçue de voir la réaction parce que je pense qu'on ne pense pas aux enfants à ce moment-là. On pense plus à soi qu'aux enfants, dans ces moments-là (...) La justice a rendu un verdict, moi , je ne sais pas aller plus loin. Tout est en cours", a-t-il confié à notre journaliste.
Cela fait deux ans que les problèmes existent dans cette petite école communalen, nous disent les parents. Deux ans que cette directrice n’est plus la bienvenue dans l’établissement. "On nous parle de harcèlement, d’intimidation, d’incompétence et de documents falsifiés. Mais pour l’instant, personne ne souhaite nous en dire davantage", conclut Michael Menten, en direct de Trois-Ponts.
Près de la moitié des parents d'élèves préviennent: le bras de fer a commencé. L'année prochaine, ce sera elle... ou eux.