Accueil Actu Régions Hainaut

À Jumet, des squatteurs empêchent la mise en vente d'une maison inhabitée: pourquoi est-il si difficile de les déloger? 

Une maison est squattée par une dizaine d'individus à Jumet et est devenue impossible à vendre. Depuis 2017, on ne peut plus les déloger si la maison n'est pas habitée. L'agence a donc été obligée de retirer l'annonce et un imbroglio judiciaire a débuté.

À Jumet, une maison est inhabitée depuis deux ans, mise en vente il y a un mois, et désormais occupée illégalement. Plusieurs personnes s'y sont installées, présentant un faux bail de location. La situation a rapidement été dénoncée. 

"Nos services ont été appelés à Jumet pour un immeuble dans lequel une dizaine de personnes s'étaient introduites en vue de le squatter. Manifestement, non, la maison n'avait pas été louée", explique Laurent Van Doren, chef de corps de la police de Charleroi. 

Dans les faits, suite au décès de la propriétaire, la maison avait été léguée à deux associations de la région qui venaient de la mettre en vente.

"Cette maison, malheureusement, est bloquée parce qu'elle est squattée depuis hier et donc moi, je suis bloqué. Je ne peux plus rien faire tant que le bien n'est pas vidé, libre et donc j'ai dû retirer ce bien ce matin de la mise en vente", précise Olivier Moniez, responsable de l'agence L'Avenir Immobilier. 

La situation est bloquée

Aujourd'hui, les occupants sont toujours dans l'habitation avec des adolescents notamment. Depuis 2017, seuls des squatteurs occupant un lieu habité peuvent être délogés par la force. Dans ce cas-ci, il faudra attendre une décision de justice. 

"Le propriétaire ou le copropriétaire doivent intenter une action en justice auprès du juge de paix pour bénéficier d'un acte permettant de pouvoir réintégrer les lieux", ajoute Laurent Van Doren.

Selon le chef de corps à Charleroi, en quelques mois, on aurait dénombré près de cinq situations similaires. Plus généralement dans les villes, le phénomène est bien connu, la procédure pour s'en sortir aussi. 

"Il faut prendre les contacts voulus pour pouvoir introduire dans le meilleur délai une procédure devant le juge de paix. Pour obtenir dans ce cadre-là un jugement d'expulsion pour déguerpissement, déguerpissement pour occupation sans titre ni droit du bien", précise Olivier Hamal, responsable du syndicat national des propriétaires. 

L'expulsion devra alors être organisée par un huissier, en présence le plus souvent des forces de l'ordre.
 

À lire aussi

Sélectionné pour vous