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"C'était coup sur coup": agressée et humiliée par une vidéo à 15 ans, Justine est brisée car son dossier est classé sans suite

Justine a été battue à La Louvière quand elle avait 15 ans. Un passage à tabac dont elle garde des séquelles. 6 ans plus tard, après plusieurs démarches, elle apprend que son dossier est classé sans suite au parquet. Pour elle, l'incompréhension est totale.

C’était il y a 6 ans, à La Louvière (province du Hainaut). Justine encaisse les coups. Elle tente de se défendre en vain. Elle a 15 ans à l’époque. Ses "amis" lui ont donné rendez-vous pour discuter suite à des disputes d’adolescents. Ils lui tendent en réalité un piège. Rapidement, la situation dégénère. Elle se souvient : "On m'a directement retiré mes lunettes. Je ne voyais plus rien. J'ai senti les coups. C'était coup sur coup. J'attendais juste une chose, que cela se finisse."

La vidéo de l’agression est directement partagée sur les réseaux sociaux. Une humiliation supplémentaire pour l’adolescente. Elle porte plainte en espérant que justice soit faite. Mais 6 ans plus tard, rien n’a abouti. Le dossier vient d’être classé sans suite. "J'ai tout le temps peur. Ici, c'est le carnaval dans ma ville, je suis tout le temps avec ma sœur ou avec mon papa. Sinon j'ai trop peur. Les séquelles, psychologiques et physiques, je les aurai toute ma vie, jusqu'à ma mort. Mais je veux que justice soit faite."

Les faits sont graves

Justine a donc décidé de prendre un avocat. Il constate avec étonnement que le parquet n’a pas traité le dossier de sa cliente. Maitre Fabrice Guittadauria parle d'une incompréhension : "Les faits sont graves. L'agression est violente et choquante. Ils avaient cette vidéo dans le dossier. La réponse pénale était indispensable." De son côté, le parquet de Mons explique que les choix sont opérés selon certains critères, mais avoue aussi que le manque de moyens a un impact sur le traitement des dossiers.
Damien Verheyen, substitut du procureur du roi de Mons: "À partir du moment où on fonctionne avec 70% des effectifs, par la force des choses, de manière générale le travail est ralenti. Il peut arriver que certains dossiers prennent plus de retards que d'autres, à cause de ce manque d'effectifs."

L’avocat de Justine va introduire un recours. Deux options possibles : au pénal afin de sanctionner les auteurs de faits ou au civil pour réclamer des dommages et intérêts. 

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