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À Charleroi, les violences liées au milieu du trafic de drogue augmentent. Malgré tout, les effectifs de police de la ville ont été envoyés... sur Bruxelles, en renfort suite aux échanges de tirs successifs au sein de la capitale. Les autorités politiques et judiciaires de Charleroi craignent que cette "solution" ait pour conséquence de déplacer le problème ailleurs. Explications.
Les violences liées au trafic de drogue, un fléau qui ne touche pas uniquement Bruxelles. À Charleroi aussi, les autorités se questionnent et tentent de trouver des solutions pour endiguer cette problématique de fond.
La crainte est de voir le problème se déplacer d'une ville à l'autre
Actuellement, des effectifs de police de Charleroi ont été envoyés en renfort à Bruxelles, mais est-ce "la" solution ? "Le message principal que les autorités veulent faire passer est la nécessité de garder des effectifs de police à Charleroi. En effet, plusieurs enquêteurs judiciaires de la ville ont été mobilisés à Bruxelles pour faire face au trafic de drogue. La crainte est de voir le problème se déplacer d'une ville à l'autre, car à Charleroi, aussi, ces violences se multiplient et s'intensifient avec, notamment, l'usage d'armes à feu", explique notre correspondante, Sara Salamone, sur place.
Le mois dernier, huit faits d'usage d'armes ont été enregistrés à Charleroi. Des faits qui ont parfois lieu... en pleine journée. "La semaine dernière, une balle a transpercé le pare-brise d'une voiture dans laquelle se trouvaient un père et son enfant. Heureusement, aucun blessé n'est à déplorer, mais l'inquiétude grandit", ajoute notre journaliste.
Vincent Fiasse, procureur du roi, l'affirme : Charleroi a besoin de conserver ses policiers. "Renforcer Bruxelles en allant chercher des effectifs ailleurs n'est pas la solution, parce qu'on a vraiment besoin des enquêteurs à Charleroi pour faire le travail des enquêtes à Charleroi", dit-il.
"De façon générale, quand une action est menée tant par les autorités policières et judiciaires à un endroit, il y a toujours un risque que ça perpétue d'autres faits ailleurs. Évidemment, on s'inquiète. Il y a un besoin d'agir à un endroit, mais il ne faut pas désinvestir ailleurs", a-t-il conclu.