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Une "Villa Tinto" à Bruxelles ? Ce lieu offrirait aux travailleuses du sexe des chambres à louer et des services d'accompagnement, dans un cadre sécurisé. Si l'idée séduit certains, elle suscite aussi des critiques et des inquiétudes.
Deux candidats du Mouvement Réformateur (MR) souhaitent créer une version bruxelloise de la "Villa Tinto", un complexe dédié à la prostitution dans le quartier de l'Alhambra.
Ce lieu offrirait aux travailleuses et travailleurs du sexe (TDS) des chambres à louer ainsi que des services de santé et d'assistance juridique. L'objectif est de garantir une meilleure sécurité et dignité pour ces personnes, mais l'idée soulève déjà des critiques et pourrait provoquer des tensions dans le quartier concerné.
Un modèle inspiré d'Anvers
La "Villa Tinto" est un concept qui existe déjà à Anvers. Ce complexe, surnommé par certains comme un "paradis de la luxe", permet aux TDS de travailler dans un environnement sécurisé avec une surveillance policière constante et un accès facilité aux services médicaux et sociaux.
L'idée de centraliser l'activité dans un même lieu présente un avantage pour les travailleurs du sexe, mais aussi pour les autorités, qui peuvent mieux assurer leur protection.Les bénéfices se font aussi ressentir sur le plan économique.
À Anvers, les TDS payent 110 euros pour un poste de 11 heures, un montant bien inférieur aux tarifs de la rue d'Aerschot à Bruxelles, où les travailleurs doivent débourser entre 250 et 300 euros pour un poste de 12 heures. Pour l'association belge des travailleurs du sexe, Utsopi, ce tarif est injustifié et constitue un frein pour les TDS à Bruxelles.
Une initiative bien accueillie par Utsopi
L'association Utsopi se montre favorable à cette proposition, en soulignant les retombées positives liées à Anvers. Selon eux, les seules objections à ce projet sont d'ordre moral, des réticences qui ne stopperont de toute façon pas la prostitution.
"On peut être contre la prostitution, mais elle ne va pas disparaître pour autant", rappelle l'association. Ce qui est immoral, selon eux, c'est de retarder des quartiers comme la rue d'Aerschot aux trafics et à la violence, tout en stigmatisant la prostitution comme une activité criminogène.