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Des milliers de personnes vont affluer vers la capitale à l'occasion de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes. Les manifestants souhaitent alerter sur des "régressions inquiétantes" concernant les droits des femmes.
Organisée chaque année à l'occasion du 8 mars, la Journée internationale des droits des femmes, la manifestation exige "des responsables politiques un changement de cap radical". "Nous ne sommes pas encore confrontées à un backlash (retour de bâton, NDLR) aussi ouvert et féroce qu'aux États-Unis", admet la Marche mondiale des femmes, organisatrice de la manifestation. Cependant, "les récentes décisions gouvernementales en matière de droits sociaux nous alertent sur des régressions inquiétantes".
"Beaucoup de femmes n'ont pas vraiment de droits"
"Le 8 mars, vraiment, c'est le moment où les femmes du monde entier se font entendre. Malheureusement, même si nous on a certains droits, il y a beaucoup de femmes dans d'autres pays qui n'ont pas vraiment de droits. Ici, en Belgique par exemple, on a une série de femmes sans papiers et qui travaillent et qui contribuent à la société, et leurs droits ne sont pas respectés non plus. Quand ça sera vraiment l'égalité, on peut dire d'ici 150 ans, 200 ans, alors on s'arrêtera de lutter", témoigne Marcela De la Peña, coordinatrice de la marche à Bruxelles.
Pensions, allocations de chômage, assurance maladie, soins de santé, allocations familiales... Toutes ces "prestations sociales vont être réduites", dénonce la Marche mondiale des femmes, un mouvement d'action international féministe et anticapitaliste. Les organisatrices de la manifestation regrettent également la flexibilisation des temps de travail, qui touchera principalement les emplois occupés par les femmes (flexi-jobs, intérimaires, temps partiels...).
Nous exigeons des politiques publiques fortes
"Nous exigeons des politiques publiques fortes", assène la Marche mondiale des femmes. Le mouvement féministe plaide ainsi pour une dépénalisation totale de l'interruption volontaire de grossesse (IVG), la reconnaissance des droits des femmes migrantes, ou encore la lutte contre toute forme de violences de genre. L'organisation soutient également "la mise en œuvre d'une politique économique durable", mettant l'accent sur "la vie humaine, le bien-être collectif, l'égalité effective et le respect de l'environnement", plutôt que sur le "productivisme et le profit de quelques privilégiés".
Le mouvement s'inquiète par ailleurs des attaques contre les femmes dans d'autres pays, comme en République démocratique du Congo où les violences sexuelles sont utilisées comme arme de guerre, ou comme en Afghanistan où les talibans réduisent les femmes au silence. "Face à ces crises, la Belgique doit mettre en œuvre ses engagements européens et internationaux notamment sur les droits des femmes. Assez de silence et de complicité avec ces États dans lesquels la guerre fait rage!", exige la Marche mondiale des femmes.
Concrètement, un village féministe s'installera sur la place de l'Albertine, près de la gare de Bruxelles-Central, où plusieurs ONG se sont rassemblées. Des hommages ont également lieu. "Il y a des croix par terre pour symboliser les 21 victimes de féminicide de l'année 2024", explique Marwa Sebbahi, notre journaliste sur place.
La manifestation s'élancera de cette même place à 15h00. Deux heures plus tard, la journée se clôturera avec un concert au même endroit. Samedi sera également marqué par le deuxième jour de grève féministe, menée chaque année le 8 mars, pour mettre en lumière toutes les tâches assumées par les femmes. Plusieurs actions seront prévues, dont un piquet de grève dans l'artère commerçante de la capitale, la rue Neuve.
"Le slogan d'aujourd'hui est très clair : "Les rassemblements continueront tant que le droit des femmes restera en danger dans le monde entier"", conclu notre correspondante.