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Le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche fait peser de nouvelles inquiétudes sur les droits des femmes et l’équilibre démocratique des institutions américaines. Entre restrictions sur le droit à l’avortement, influence conservatrice accrue à la Cour suprême et contrôle républicain au Congrès, le pays pourrait être profondément remodelé.
Les femmes, notamment en ce qui concerne le droit à l’avortement, pourraient voir leurs droits menacés. Aux États-Unis, les attaques contre ce droit se font de plus en plus pressantes, et la réélection de Donald Trump risque de les intensifier. Durant son précédent mandat, Trump avait déjà agi pour restreindre l’accès à l’IVG, en nommant trois juges conservateurs à la Cour suprême, ce qui a conduit à la révocation de la garantie fédérale du droit à l’avortement en juin 2022.
Depuis cette décision, une vingtaine d’États ont adopté des restrictions partielles ou totales à l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Cette dynamique pourrait s’accentuer avec le retour de Trump au pouvoir, d’autant plus que les Républicains ont obtenu la majorité au Sénat. Ils pourraient ainsi instaurer de nouvelles limitations, voire une interdiction nationale de l’avortement.
Toutefois, une note positive émerge : lors de référendums tenus parallèlement à l’élection présidentielle, plusieurs États américains ont voté en faveur d’une protection renforcée du droit à l’avortement.
La pilule en danger ?
Par ailleurs, la pilule abortive mifépristone, utilisée pour réaliser environ deux tiers des IVG aux États-Unis, pourrait devenir une nouvelle cible. La nouvelle administration pourrait revenir sur certains assouplissements mis en place par la FDA (l’agence américaine des médicaments), en interdisant par exemple l’envoi de cette pilule par voie postale ou en rendant obligatoire la prescription par un médecin en personne.
Les résultats des autres élections d’hier accentuent cette inquiétude : le Sénat est passé sous contrôle républicain et la Chambre devrait suivre la même tendance. En résumé, les Républicains détiennent désormais le Sénat, la Chambre des représentants, la présidence et une majorité conservatrice à la Cour suprême (six juges sur neuf), favorable à Donald Trump.
Ce quasi-monopole du pouvoir soulève une question : faut-il s’en inquiéter ? Pour le professeur Amin Aït Chalal, spécialiste des relations internationales à l'UCLouvain, il s’agit d’un test pour la démocratie américaine, voire d’un véritable "crash-test". Il souligne que cette situation montre que la démocratie n’est pas un acquis irréversible ; elle est précieuse mais fragile, et mérite d’être défendue. Cependant, il reconnaît ne pas être particulièrement optimiste.
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