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Qatar Airways va continuer à se développer même si la compagnie s'apprête à annoncer d'"importantes" pertes annuelles en raison du blocus auquel ses voisins du Golfe soumettent Doha, a indiqué lundi son directeur général.
Selon Akbar al-Baker, la compagnie qatarie reste "très robuste" malgré l'impact de la sévère crise diplomatique qui oppose Doha à ses voisins du Golfe depuis juin et dont une des conséquences économiques a été la fermeture des espaces aériens saoudiens et émiratis aux appareils de Qatar Airways.
L'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l'Egypte accusent Doha notamment de soutenir le "terrorisme", ce que Doha dément, et de se rapprocher de l'Iran, le grand rival régional de l'Arabie saoudite.
"Oui, il y aura des pertes (annuelles) considérables", a admis M. Baker lors d'une conférence de presse à Doha. "Même si nous annonçons une perte de 10 millions (de dollars), c'est considérable après avoir réalisé des bénéfices" de 540 millions de dollars en 2017.
"Mais, même si nous misons sur des pertes (qui seront annoncée en juin, ndlr), vous pouvez voir que nous continuons à croître, à investir et à acheter des avions", a ajouté le directeur général de Qatar Airways.
"Nous allons continuer à nous développer, à recruter du personnel. Nous n'allons pas dégraisser, clouer des appareils au sol et réduire le réseau, au contraire", a-t-il dit, précisant que les plans d'expansion de l'aéroport international de Doha en vue de la Coupe du monde de football 2022 se poursuivraient comme prévu.
Qatar Airways dispose d'une flotte de quelque 200 avions et en a une centaine en commande ferme.
La fermeture des espaces aériens saoudien, émirati, bahreïni et égyptien aux avions de Qatar Airways a entraîné une hausse des coûts de transport pour la compagnie.
Des experts estiment en outre que l'interdiction de survol des pays voisins menace la position de Qatar Airways comme grand transporteur transcontinental et la place de l'aéroport international de Doha comme hub mondial.