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Le tribunal correctionnel de Bruxelles va se pencher lundi sur une affaire qui a remué la communauté chinoise qui vit en Belgique.
Un couple d’une quarantaine d’années, arrivé de Chine il y a près de deux ans, vivait avec un ami dans une grande promiscuité matérielle dans le centre de Bruxelles. La pièce pour trois faisait dix mètres carrés et elle grouillait de cafards. Après avoir payé vingt mille euros pour arriver en Europe, ils ont été pris au piège de marchands de sommeil qui s’engraissent de la misère humaine.
En février 2017, une dispute a éclaté dans le couple sous fond d’alcool. Le mari a poignardé sa compagne avant de retourner le couteau contre lui. Ivre, leur ami a appelé les secours puis est retourné se coucher. La femme est décédé. Touché au foie, l'homme a été grièvement blessé et a passé une semaine aux soins intensifs. C’est sur son lit d’hôpital qu’il s’est ensuite expliqué devant les enquêteurs venus l’interroger.
"Il s'agissait d’un couple déchiré par la perte d'un enfant"
Cette affaire sera donc jugé ce lundi. L’ambassade de Chine sera présente. Interrogé, l’avocat du mari se refuse à tout commentaire sur le fond du dossier, mais reconnaît que la misère sociale dans laquelle vivait le couple a sans aucun doute joué un rôle déterminant dans le drame qui s'est joué.
"Il s'agissait d’un couple déchiré par la perte d'un enfant, une consommation chronique d’alcool, la dépression. Un couple qui devait pourtant continuer à cohabiter dans un espace de 10 m² infesté de cafards pour rembourser les 20.000 euros déboursés pour venir en Europe et assurer un avenir meilleur pour leurs enfants restes en Chine", indique Me William De Louvien.
Quant à l'ami du couple, il est depuis lors devenu sans-abri car personne ne veut l’héberger dans la communauté chinoise.