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Dans le cadre du redémarrage progressif des activités, des mesures de sécurité ont été prises à l'égard du personnel et des usagers, avec l'accord des syndicats. Les conducteurs invoquent, entre autre, le droit de quitter le lieu de travail en cas d'urgence, ce qu'on appelle le "droit de retrait". Le "droit de retrait" est un droit pour tout travailleur à quitter son poste en cas de "danger grave et imminent" – sans crainte d’être licencié. Il n'a jamais été utilisé dans l'histoire de la Belgique. Il y a quelques jours, il avait été évoqué par le président du syndicat FGTB qui estimait qu'il était prématuré de faire intervenir un tel droit.
"Des mesures de prévention ont été prises au début du confinement. Elles ont été supprimées aujourd'hui. Pour les conducteurs, c'est beaucoup trop tôt. Il n'y a plus de limite de voyageurs et plus de distance sociale. Les chauffeurs craignent des véhicules plein à craquer. Les masques ne protègent bien sûr pas assez", a expliqué un chauffeur du dépôt Delta sur Bel RTL. Mohamed Zenagui, conducteur au dépôt de tram d'Ixelles, détaille ces raisons au micro de Xavier Gerard : "En tant qu'agents, on ne se sent plus en sécurité. La Stib réclame de revenir à la normale ce qui est complètement intolérable puisque le Covid n'est pas encore passé. On enlève les quotas, on nous demande de remplacer sur ligne, on nous donne un produit qui agit en 5 minutes mais on ne nous en donne que deux. On ne peut pas respecter la distanciation sociale. On a enlevé le quota dans les transports en commun. Ca arrive assez souvent qu'il y ait 80 à 90 personnes dans le tram en même temps. Nous on a des familles et on fait ça pour les gens aussi. C'est une action collective. Ce n'est pas un syndicat qui le fait. Ce sont nous, les agents, qui faisons droit de retrait tout simplement. On pense à notre sécurité et à la vôtre, et la Stib veut nous mettre la pression et on n'est pas d'accord."
La Stib prévient que le réseau bus est fortement perturbé. Au total, 22 des 46 lignes de bus ne sont actuellement pas desservies. Toutes les lignes de tram circulent mais à fréquence réduite. Par contre, aucune perturbation n'est à signaler concernant les métros.
Selon la Stib, cette action spontanée n'est pas soutenue par les syndicats.