Partager:
Au 31 décembre 2020, la Belgique comptait 111.732 personnes en invalidité pour cause de dépression ou de burn-out, selon les données que vient de publier l'Institut national d'assurance maladie-invalidité (Inami), citées dans La Libre Belgique lundi. Cela représente une augmentation de 39,23 % par rapport à la situation au 31 décembre 2016, pointe l'Inami.
"On confirme cette augmentation parce qu’on a l’impression de voir dans nos cabinets une accélération depuis 3, 4 mois. Je pense que c’est juste l’accumulation, affirme le docteur Christophe Barbut sur RTL INFO. Ce qu'on remarque aussi, c’est que ça arrive à des gens chez qui on aurait pu penser avoir des prémices, des conditions de vie, ou des circonstances plus 'favorables', qu’à d’autres, pour que ça advienne, et que la situation perdurant se révèle.
Selon lui, l'un des grands signes "c’est quand les gens, parce que beaucoup de gens sont en télétravail, n’ont plus envie, ne supportent plus l’idée que le travail intervienne dans leur vie privée, et n’arrivent plus à faire la différence entre leur vie privée et leur vie professionnelle. Je pense que c’est un des premiers signes, quand ils ont l’impression que leur travail ne peut pas fonctionner sans eux et qu'ils doivent tout le temps être prêts à répondre. Ça c’est un très très bon premier signe".
Une nette hausse chez les indépendants
En 2016, on comptabilisait 78.330 personnes en dépression (+42 % par rapport à 2016), 33.402 personnes en burn-out (+33,09 %), pour un total de 170.224 personnes en invalidité en raison de troubles mentaux (+26,02 %). Le nombre total d'invalides, toutes causes confondues, s'élevait, lui, à 471 040 (soit une augmentation de 20,54 %). Cette nette hausse concerne les différents statuts de travailleurs, mais les indépendants (+50,93 %) sont encore plus touchés que les salariés et les demandeurs d'emploi (+38,72 %).
Chez les salariés et les demandeurs d'emploi, 36,87 % des personnes en invalidité le sont en raison d'un trouble mental. Le burn-out et la dépression représentent 24,14 % des cas d'incapacité de travail de longue durée (7,14 % pour le burn-out et 17 % pour la dépression). Chez les indépendants, 24,91 % des personnes en invalidité le sont en raison d'un trouble mental. Le burn-out et la dépression représentent 17,32 % des incapacités de travail de longue durée (6,33 % pour le burn-out et 10,99 % pour la dépression). Depuis quelques années, le coût des allocations d'incapacité de travail a dépassé celui des allocations de chômage, relève La Libre Belgique.
Des thérapies courtes de 4 voire 8 séances
Vers qui faut-il se tourner si l'on ressent un des symptômes évoqué? Chez qui faut-il aller? Le généraliste en priorité ? "J’aurais tendance à dire oui puisque je suis généraliste, mais il y a de multiples offres. Ceci étant la médecine générale est une excellente entrée en matière, d’autant plus que depuis maintenant 2 ans, il y a ce qu’on appelle les psychologues de première ligne 'mise à disposition' des médecins généralistes. Ce sont des psychologues qui sont sélectionnés, qui sont d’accord pour prendre des gens pour des thérapies courtes de 4 voir 8 séances, pas plus à priori. Ils sont accessibles rapidement, ce sont des gens qui ont été sélectionnés et qui peuvent être activés sur une simple prescription de la part du médecin généraliste, vers cette liste de psychologues. Ça marche honnêtement très bien, ce n’est pas encore à saturation, ce qui est pas mal dans le domaine de la psychiatrie parce qu’il y a bien des services de psychologie ou de psychiatrie qui sont à saturation, ce système là ne l’est pas. Pour l’expérience qu’on en a jusqu’à présent, ça fonctionne bien".