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(Belga) Les Pays-Bas, l'Autriche, la Suède et le Danemark préparent leur propre proposition de plan de relance de l'UE après celle à 500 milliards d'euros présentée lundi par le couple franco-allemand. Ils demanderont sans doute de conditionner l'aide européenne à l'obligation de mener des réformes dans le pays concerné, a indiqué mercredi le Premier ministre néerlandais Mark Rutte.
"Il ne s'agit pas d'une contre-proposition à proprement parler. Mme Merkel et M. Macron ont fourni une contribution pertinente au débat. D'autres contributions pertinentes suivront", a affirmé M. Rutte lors d'une conférence de presse hebdomadaire, à une semaine de la présentation par la Commission européenne de sa propre proposition. "J'imagine que nos propositions diront très clairement que celui qui veut faire appel à l'aide (européenne) doit mener des réformes très approfondies, de sorte qu'il puisse se gérer lui-même la prochaine fois. Si ça devait être autre chose, je ne pourrais pas le justifier ici aux Pays-Bas", a commenté le libéral néerlandais, cité par l'agence ANP. Le couple franco-allemand a proposé lundi un plan de relance de 500 milliards d'euros afin d'aider l'Union européenne à surmonter la crise historique engendrée par la pandémie de coronavirus, via un mécanisme inédit de mutualisation de la dette européenne. Mais l'Autriche, le Danemark, les Pays-Bas et la Suède - qualifiés de "frugaux" sur le plan budgétaire - ont toujours résisté à l'idée d'utiliser des instruments de dette communs pour lever des fonds de sauvetage. Les réticences portent notamment sur la forme des versements - des prêts remboursables ou des dotations, ces dernières étant jugées plus solidaires - ainsi que sur les conditions qui seraient liées aux versements. En Belgique, la N-VA a demandé au gouvernement fédéral de rejoindre la position des quatre frugaux, au nom de la responsabilité budgétaire, tandis que le PS lui demandait de "fermement soutenir" le plan Merkel-Macron, au nom de la solidarité. La Première ministre, Sophie Wilmès, penche pour un soutien au plan franco-allemand, dans lequel elle voit aussi de la responsabilité. "C'est une proposition qui trouve le juste équilibre entre solidarité et responsabilité. C'est une formule souvent gagnante au niveau européen", a-t-elle indiqué à Belga, par la voix de son porte-parole. (Belga)