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Philippe, prêtre, dénonce une politique de rejet des migrants à Calais: il veut un président qui offre "une vision politique"

Philippe Demeestère a 72 ans. Il est prêtre et accueille des exilés à Calais.

"En 2022, je souhaite une France où la citoyenneté, la démocratie soient vraiment vivantes au niveau local. Et je souhaite un président qui puisse offrir une vision politique au-delà des seules échéances électorales", déclare-t-il. 

Ce prêtre vient en aide aux migrants depuis des années. Au départ, c’est ici qu’il était actif, dans la jungle de Calais. Cet énorme campement de migrants évacué en 2016. Six ans plus tard Philippe regrette une politique toujours dans le rejet symbolisé par ces barrières.

"Cette ville qui s’enferme elle, ça c’est hallucinant. Je ne vois pas dans un horizon proche qui va intervenir pour faire tomber ces barricades ou autre chose", regrette-t-il.

Cette politique d’accueil ne lui convient pas du tout. Et ça, il l’a compris lorsqu’il a commencé à aider les migrants.

"Pour ma part, il a fallu que je vienne à Calais pour que ça prenne du sens pour moi d’être un citoyen. C’est là qu’on s’aperçoit qu’on vit dans un espace politique où la puissance publique prétend se passer des citoyens dès que les élections sont passées", raconte-t-il. 

Aujourd’hui, Philippe poursuit donc son aide aux exilés. Il les nourrit ici à l’auberge des migrants. Des migrants qui ne reçoivent pas le même accueil selon leur pays d’origine. Aujourd’hui, il regrette qu’il y ait une différence de traitement politique entre des réfugiés ukrainiens et africains.

"Je ne comprends pas qu’une personne puisse croire qu’elle va donner le change en laissant croire qu’elle est la sainte patronne des réfugiés en France. Tout à coup en accueillant les personnes exilées. On a affaire à une politique discriminatoire", estime-t-il.

Une fois ses courses récupérées, ce prêtre rentre chez lui où le repas est préparé avec des migrants accueillis. L’occasion de réfléchir aux élections et pour qui il va voter. Mais pas facile de faire un choix après ce qu’il a vu dans la jungle de Calais : "Vraiment une attitude de salauds vis-à-vis des personnes exilées ici à Calais. On peut habiller ça avec des mots, ‘fermeté…’, mais on se conduit quand même comme des beaux salauds".

Il espère malgré tout une amélioration des conditions d’accueil des migrants. "C’est ça le courage politique. C’est dépassé les enjeux actuels pour dire ‘de toute façon, c’est quelque chose qu’on ne pourra pas éviter. Alors qu’est-ce qu’on fait ?"

Ce prêtre rêve d’une nouvelle gauche. Face caméra, il n’a pas exprimé pour qui il voterait.

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