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"Nous sommes scandalisés par l'incompétence de la commune à trouver des solutions et faire son travail. Nous sommes des habitants de la rue Gheude. Le quartier est dans un état déplorable. Des immondices jonchent les rues." Nicolas, un habitant d'Anderlecht, exprime sa colère via le bouton orange Alertez-nous.
Il y a quelques semaines, nous vous parlions déjà d'un autre problème d'insalubrité à Anderlecht. Mohamed nous faisait part de son ahurissement suite à la présence d'une montagne de sac d'ordures dans le quartier de Peterbos. Cette fois-ci, ça se passe dans le quartier de Cureghem, toujours à Anderlecht. Et c'est en réaction à notre article que Nicolas a décidé de nous contacter. Il décrit: "On parle de déchets en tout genre, meubles, télés, petit-électro, animaux morts, charpentes, pots de peinture, matelas, poubelles, vêtements,..." Pour appuyer ses propos, il nous joint plusieurs clichés:
Une mauvaise organisation
Le problème n'est pas neuf. Dès 2017, des riverains de la rue Gheude avaient interpellé la commune à ce sujet. L'échevine de l'époque avait promis des actions sur le terrain du service de répression. En vain, si l'on en croit les dires de Nicolas.
Plus récemment, en janvier de cette année, plusieurs habitants du quartier sont intervenus au conseil communal. "Pour notre plus grand désespoir, nous constatons depuis maintenant de nombreuses années que nous vivons dans une poubelle géante", avaient fait savoir les habitants. Allan Neuzy, nouvel échevin de l'Entretien de l'Espace public à Anderlecht avait admis que "l'effectif du service Propreté n'est pas idéalement organisé, surtout dans trois zones, et la zone de la rue Gheude en fait partie", invitant à se revoir dans quelques mois pour dresser un nouveau bilan.
Des actions promises
En mars, les habitants ont une nouvelle fois rencontré Allan Neuzy. "Des promesses ont été faites: grand nettoyage du quartier, mise en place de caméra, sensibilisation auprès des personnes soupçonnées de dépôts clandestins, mise en place d'équipe de nettoyeurs les week-ends pour faire face à aux afflux importants, etc."
"Je ne dis pas qu'il n'y a plus de problème"
Les choses n'auraient pas encore bougé selon Nicolas. Mais selon Allan Neuzy, la rue Gheude est déjà moins problématique qu'il y a quelques mois. "Pas mal de problèmes sont résolus. Ils étaient liés à un chantier de construction", explique-t-il. L'échevin et son service observe que les chantiers - de manière générale - sont des endroits propices à ce type d'incivilités: "Souvent quand il y a des barrières 'nadar' ou une sensation de chantier, les gens se disent qu'il n'y a pas de problème. On peut y laisser ses déchets. Il n'y a pas qu'à Anderlecht que ce phénomène a été observé", fait-il savoir.
Pour autant, Allan Neuzy ne veut pas réduire les soucis de propreté à Cureghem à cette simple présence de chantier: "Je ne dis pas qu'il n'y a plus de problème. Mais c'est beaucoup moins gros et grave en termes de dépôt clandestin ces derniers temps. Nos équipes de verbalisation et répression ont été voir sur place, aux endroits soulignés par les habitants. On a de toute façon des camions qui passent régulièrement dans la rue Gheude pour évacuer les dépôts clandestins. Et c'est notamment grâce à ces passages de camion que nous avons eu le retour que la situation était moins problématique à cet endroit-là."
Une nouvelle équipe de week-end annoncée
L'échevin de la propreté, en poste depuis décembre 2018, annonce une mesure prochaine qui pourrait améliorer la situation: "Une équipe de week-end va être mise en place. C'est un soulagement. Cette équipe viendrait compléter le travail actuel de l'équipe habituelle." Cette nouvelle cellule est actuellement en cours de composition. Elle devrait être formée de 14 travailleurs et être opérationnelle pour cet été.
La commune souhaite aussi mener un travail d'information et de prévention auprès des habitants: "Il faut informer les gens que la sanction pour un dépôt clandestin, c'est 250 euros par m³. On veut rendre visible le travail de la commune."
Les plaques d'immatriculation scannées
Afin de lutter contre les décharges sauvages, la commune d'Anderlecht a mis en place un système de caméras mobiles. Aux abords du canal, entre 20 et 30 individus ont été identifiés par l'intermédiaire de leurs plaques d'immatriculation saisies par la caméra. Malgré les problèmes connus à la rue Gheude, aucune caméra n'a été placée dans ce secteur. "Dans un avenir proche, nous comptons fonctionner avec un parc de camera plus mobiles, et nous avons d'ores-et-déjà pensé à en mettre une dans cette rue, ou au carrefour avec celle-ci", annonce Allan Neuzy. Pour finir, la commune compte aussi lancer un volet participation par quartier. "Les solutions ne sont pas les mêmes en fonction des quartiers. Ca va être très intéressant", promet l'échevin.