Partager:
Plus jeune des 31 Ecossais, débarqué en sélection il y a un an à peine, le feu follet Darcy Graham s'est frayé un chemin jusqu'à devenir titulaire à l'aile, dimanche contre le Japon, pour un choc décisif en vue des quarts de finale.
Son physique (1,77 m, 84 kg) rappelle celui de l'explosif Gallois Shane Williams. Et comme l'ancien ailier des Lions britanniques, l'Ecossais est un finisseur pur et dur, aussi courageux dans les contacts que spectaculaire par ses appuis déroutants.
"Je fais mon propre truc. J'essaie toujours d'apporter de l'énergie et de l'excitation. C'est comme ça que je suis. Je veux avoir le ballon, courir dans les espaces et aller vite", confie le joueur d'Edimbourg (10 sélections, 5 essais).
"Je sais que beaucoup de gens me surveillent mais je ne ressens pas plus de pression. Honnêtement, je suis plutôt cool", ajoute-t-il.
Depuis le début du tournoi, Graham, 22 ans, remplaçant contre l'Irlande (défaite 27-3) mais titulaire pour les deux matches suivants, a ainsi dynamité les défenses. Certes, sur le plan statistique, ses sept franchissements, ses treize défenseurs battus et ses 227 mètres parcourus (en 2 titularisations et 20 minutes en sortie de banc) n'ont pas été couronnés par un essai.
Face aux Samoa (34-0) puis la Russie (61-0), il a pourtant su se faire remarquer. Même sans marquer. Avec six plaquages depuis le début de la compétition (86% de réussite), sa présence défensive est également précieuse pour le XV d'Ecosse.
- Le Shane Williams écossais -
De quoi s'installer dans la peau d'un titulaire, à droite comme à gauche, et envoyer l'expérimenté Sean Maitland (31 ans, 44 sélections) sur le banc, alors qu'il a commencé le Mondial en tant que bizuth, avec les rites inhérants au statut.
"J'ai dû repasser quelques chemises. J'ai dû en faire quatre ou cinq pour les gars avant la cérémonie d'ouverture. J'ai aussi dû porter la guitare de l'équipe un peu partout", a raconté le joueur après sa première titularisation dans une Coupe du monde.
Maintenant, il n'attend plus qu'un essai. Pour y parvenir, il peut compter sur l'appui de la star Stuart Hogg, originaire comme lui de Hawick, une petite ville des Borders dans le sud bucolique de l'Ecosse.
Il compte aussi un soutien de poids: le sélectionneur Gregor Townsend.
"Chaque fois qu'il joue pour nous, il apporte le danger dans le camp adverse. Toutes ses performances ne sont pas parfaites, et il peut encore progresser sur certains détails, mais il fonce vers les adversaires ballon en main. Dès qu'il a le ballon, la foule frisonne", apprécie Townsend.
Dimanche, à Yokohama, avec les quarts en jeu, Darcy Graham, un des huit joueurs à avoir participé à tous les matches de l'Ecosse, compte bien saper la défense du Japon. Si le match, menacé par le typhon Hagibis, a lieu...