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Les plages sont désertées et de nombreux magasins fermés samedi au Kenya et en Tanzanie alors que de fortes pluies et des vents d'un cyclone tropical s'abattent sur des zones côtières de ces deux pays voisins d'Afrique de l'Est.
Kenya et Tanzanie sont en état d'alerte face au cyclone Hidaya après des semaines de pluies torrentielles et d'inondations qui ont ravagé de nombreuses régions d'Afrique de l'Est et fait plus de 400 morts.
Mais aucune victime ni aucun dégât n'avaient été signalées samedi après-midi alors que le cyclone touchait terre en Tanzanie depuis l'océan Indien.
"C'est tellement étrange aujourd'hui de voir si peu de monde à la plage, nous sommes habitués à voir des foules surtout pendant le week-end", déclare Yusuf Hassan, un habitant de Dar es Salaam, la principale ville de Tanzanie. "Les gens ont peur".
Le département météorologique kényan a indiqué dans un bulletin samedi que les effets du cyclone étaient déjà ressentis au large, avec des vents dépassant les 75 km/h et des vagues de plus de 2 m.
De fortes précipitations le long des côtes de l'océan Indien sont attendues à partir de dimanche et devraient s'intensifier au cours des deux jours suivants, a-t-il mis en garde.
"Les observations actuelles laissent penser que le cyclone tropical Hidaya a touché terre sur la côte tanzanienne. Mais il y a une autre dépression qui se développe derrière", a-t-il ajouté. Les autorités tanzaniennes n'ont pas confirmé dans l'immédiat.
Le ministre kényan de l'Intérieur Kithure Kindiki a annoncé l'interdiction de toutes les activités de plage, de baignade et de pêche.
- "Maximum de précautions" -
L'Autorité météorologique tanzanienne a relevé samedi des vents forts et de fortes précipitations le long des côtes au cours de la nuit.
Dans la région de Mtwara, 75,5 mm de pluie sont tombés en 12 heures, alors que les précipitations moyennes d'un mois de mai sont de 54 mm.
L'agence tanzanienne a demandé aux habitants dans les zones à risque et aux personnes travaillant dans le domaine maritime de prendre "un maximum de précautions".
Le cyclone devrait culminer avec des rafales de 165 km/h en touchant terre, avait dit vendredi le centre climatique régional ICPAC.
Dans l'archipel de Zanzibar, la totalité du transport maritime a été suspendu.
"Nous pensons qu'il n'est pas sûr de voyager dans de telles conditions météorologiques provoquées par le cyclone", a déclaré à l'AFP la directrice générale de l'Autorité maritime de Zanzibar, Cheikha Ahmed Mohamed.
La saison des cyclones dans le sud-ouest de l'océan Indien s'étale habituellement de novembre à avril et connaît une douzaine de tempêtes chaque année.
- "Aucun coin épargné" -
Le président kényan William Ruto a jugé vendredi "terribles" les prévisions météorologiques du pays, qui va affronter le premier cyclone de son histoire, et reporté sine die la réouverture des écoles prévue lundi.
Environ 400 personnes ont été tuées en Afrique de l'Est depuis mars et des dizaines de milliers ont été déplacées par les pluies torrentielles qui ont entraîné inondations et glissements de terrain, emporté des maisons et détruit routes et ponts.
Au Kenya, sur cette période, au moins 210 personnes sont mortes et près de 100 autres sont portées disparues tandis que 165.000 personnes ont été déplacées, selon des chiffres officiels.
"Aucun coin de notre pays n'a été épargné par ces ravages", a résumé le président.
Le ministère de l'Intérieur a ordonné jeudi à toute personne vivant à proximité de grands cours d'eau ou à proximité de 178 "barrages ou réservoirs remplis ou presque remplis d'eau" d'évacuer la zone dans les 24 heures.
M. Kindiki a déclaré que 138 camps avaient été installés pour fournir un abri temporaire à plus de 62.000 personnes déplacées par la crue des eaux.
Des membres de l'opposition et de la société civile ont accusé le gouvernement d'impréparation dans la gestion de la crise en dépit des avertissements météorologiques.
Au moins 155 personnes ont péri en Tanzanie dans des inondations et glissements de terrain.
- très vulnérable -
L'Afrique de l'Est est très vulnérable au changement climatique et les précipitations dans la région cette année ont été amplifiées par El Niño, phénomène climatique naturel généralement associé au réchauffement du globe, qui provoque des sécheresses dans certaines parties du monde et des pluies abondantes ailleurs.
Au Burundi, au moins 29 personnes sont mortes et 175 ont été blessées depuis le début de la saison des pluies en septembre, et d'autres décès liés aux intempéries ont également été signalés en Ethiopie, au Rwanda, en Somalie et en Ouganda.
A la fin 2023, des pluies diluviennes au Kenya, en Somalie et en Ethiopie ont déjà causé la mort de plus de 300 personnes, dans une région qui peinait à se relever de la pire sécheresse enregistrée en 40 ans.
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