Partager:
Un Britannique de 20 ans a été inculpé pour "activité hostile" au profit de la Russie consistant à organiser des attaques contre des "entreprises liées à l'Ukraine", ont indiqué vendredi les autorités, une affaire que Londres a jugé "profondément préoccupante".
"Dylan Earl, 20 ans, est soupçonné d'avoir visé des entreprises liées à l'Ukraine afin d'en faire bénéficier l'État russe", a indiqué Nick Price, responsable de la division antiterrorisme du parquet.
Ces faits incluent "la planification d'un incendie criminel" contre une entreprise "liée à l'Ukraine" le mois dernier.
Le parquet a précisé que quatre autres hommes avaient été inculpés pour des charges moins lourdes dans cette affaire.
Ils ont comparu le 22 avril devant un tribunal de Londres et ont été placés en détention provisoire, mais des restrictions ordonnées par la justice empêchaient l'affaire d'être révélée jusqu'alors.
Des documents de justice publiés pour cette audience lient l'affaire au groupe paramilitaire russe Wagner, classé organisation terroriste au Royaume-Uni.
"Même si nous devons laisser la procédure judiciaire suivre son cours, je suis profondément préoccupé par les allégations selon lesquelles des ressortissants britanniques auraient mené des activités criminelles sur le sol du Royaume-Uni au profit de l'État russe", a réagi le chef de la diplomatie David Cameron sur X.
"Nous utiliserons tout le poids du système judiciaire pour demander des comptes à toute personne reconnue coupable de délits liés à une ingérence étrangère", a-t-il ajouté.
Le Royaume-Uni est l'un des principaux soutiens de l'Ukraine, et le pays accuse de longue date la Russie de mener des activités hostiles sur son sol, à l'image des empoisonnements des ex-espions russes Alexandre Litvinenko en 2006 et Sergueï Skripal en 2018.
"Enquête très importante"
Dans le détail, Dylan Earl est notamment poursuivi pour assistance à un service de renseignement étranger, tandis que l'un des autres accusés, Dmitrijus Paulauska, est inculpé pour avoir accepté "un profit matériel" de la part d'un service étranger.
Les deux autres hommes sont poursuivis pour "incendie criminel aggravé".
Une nouvelle audience est prévue le 10 mai.
Ces poursuites ont été lancées en vertu d'une nouvelle loi sur la sécurité nationale de 2023.
"Il s'agit d'un moment et d'une enquête très importants pour nous", a insisté le chef du commandement antiterroriste de la Metropolitan Police de Londres Dominic Murphy dans un communiqué. "Non seulement les charges autorisées par le parquet sont extrêmement graves, mais c'est aussi la première fois que nous arrêtons et inculpons quelqu'un en utilisant les pouvoirs et la législation prévus par la loi sur la sécurité nationale".
Il a assuré qu'il n'existait pas en l'état de "menace plus large liée à cette affaire", tout en soulignant que la police devait faire face actuellement à des "menaces variées liées à la sécurité nationale".
Plusieurs affaires récentes d'espionnage ont éclaté au Royaume-Uni. Dans l'une d'elle, cinq ressortissants bulgares sont actuellement poursuivis pour espionnage pour le compte de la Russie.
Cette semaine, un ancien chercheur affilié au parlement a été inculpé pour espionnage au profit de la Chine.