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L'armée sud-coréenne a annoncé ce vendredi avoir procédé à des tirs de sommation après un bref passage de la frontière par des soldats nord-coréens, marquant la troisième incursion de ce type en juin.
"Plusieurs soldats nord-coréens qui travaillaient à l'intérieur de la zone démilitarisée sur la ligne de front centrale ont franchi la ligne de démarcation militaire. Après les avertissements et les tirs de sommation de notre armée, les soldats nord-coréens se sont repliés au Nord", a déclaré l'état-major sud-coréen (JCS), en précisant que l'incident avait eu lieu jeudi vers 11h (4h, heure de Bruxelles).
Plusieurs dizaines de soldats nord-coréens avaient déjà franchi la frontière avec la Corée du Sud, le 9 juin puis le 11 juin, avant de battre en retraite sous les tirs de sommation de l'armée sud-coréenne. Plusieurs soldats nord-coréens avaient été blessés le même jour par l'explosion de mines alors qu'ils travaillaient près de la frontière.
Cette incursion était survenue vers 8h30 mardi (1h30, heure de Bruxelles) quelques heures avant la visite d'Etat en Corée du Nord du président russe Vladimir Poutine, qui s'est conclue sur la signature d'un accord de défense entre les deux pays mercredi qui inquiète les pays occidentaux et leur allié sud-coréen.
La Corée du Sud a annoncé jeudi, en réaction, qu'elle allait reconsidérer une politique qui lui interdit de fournir directement des armes à l'Ukraine.
Les deux Corée sont séparées par une zone démilitarisée (DMZ) de 4 kms de large. La ligne de démarcation se trouve au milieu. Les côtés nord-coréen et sud-coréen de la DMZ sont lourdement fortifiés, mais la ligne de démarcation elle-même, située au milieu de cette zone infestée de mines, n'est matérialisée que par de simples panneaux.
Une période tendue
Les relations entre le nord et le sud traversent actuellement une période parmi les plus tendues depuis des années. Les deux pays restent techniquement en guerre, le conflit qui les a opposés de 1950 à 1953 s'étant terminé par un armistice et non un traité de paix.
Pyongyang a envoyé ces dernières semaines vers la Corée du Sud des centaines de ballons lestés d'immondices telles que des mégots de cigarettes, papier hygiénique, et jusqu'à des excréments d'animaux. Le régime de Kim Jong Un entendait riposter à l'envoi de ballons remplis de tracts de propagande, et de clés USB contenant de la K-pop et des séries sud-coréennes.
Séoul ne peut légalement empêcher ces envois. Vendredi, Park Sang-hak, un transfuge nord-coréen devenu activiste sud-coréen, a déclaré avoir envoyé jeudi 20 nouveaux ballons de ce type vers le nord.
Le militant explique avoir eu "quelques frictions" avec les fonctionnaires de la ville de Paju (nord-ouest de Séoul), et jure de ne pas arrêter ces actions tant que Kim Jong Un ne "s'excuse" pas pour l'envoi des ballons d'immondices.
La Corée du Nord avait, en 2020, coupé tous les liens officiels de communication militaire et politique avec son voisin, et démoli à l'explosif un bureau de liaison intercoréen situé de son côté de la frontière, se plaignant de l'envoi de tracts de propagande contre son régime depuis le Sud. Le Nord et le Sud ont par ailleurs chacun installé des haut-parleurs près de la frontière dans le but de reprendre les émissions de propagande sonore, suspendues depuis 2018.