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Une centaine de Palestiniens ont péri ces dernières 24 heures dans les bombardements incessants israéliens sur la bande de Gaza y compris à Rafah, a indiqué jeudi le Hamas, pendant qu'un émissaire américain a eu des discussions en Israël en vue d'une éventuelle trêve.
Plus de quatre mois après le début de la guerre entre Israël et le Hamas déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien, 2,2 millions de personnes sont menacées de famine dans la bande de Gaza dévastée et assiégée selon l'ONU qui parle d'une catastrophe humanitaire.
Alors que la guerre a fait près de 29.500 morts dans le territoire palestinien selon le ministère de la Santé du Hamas, la communauté internationale s'inquiète du sort d'au moins 1,4 million de Palestiniens massés à Rafah (sud) selon l'ONU et piégés contre la frontière fermée avec l'Egypte.
Avant l'aube, l'aviation israélienne a mené dans cette ville une dizaine de frappes, selon un journaliste de l'AFP. Des bombardements ont aussi visé Khan Younès, à quelques kilomètres plus au nord.
D'après le ministère de la Santé du Hamas, en 24 heures les bombardements ont coûté la vie à 97 Palestiniens à dans le territoire assiégé par Israël depuis le 9 octobre.
"J'ai été réveillé par une énorme explosion, comme un tremblement de terre. Il y avait des flammes, de la fumée, de la poussière partout", a dit à Rafah Rami Al-Shaer, un rescapé de 21 ans. "Ils ont détruit Rafah."
- Une mosquée touchée -
Les bombardements ont détruit à Rafah la mosquée al-Faruq, dont il ne reste que le minaret dressé au milieu des ruines.
A Khan Younès, le Croissant-rouge palestinien a fait état d'"attaques multiples" et de tirs d'artillerie contre l'hôpital Al-Amal. L'autre grand hôpital de la ville en ruines, Nasser, a été pris d'assaut par l'armée le 15 février.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé une prochaine offensive terrestre sur Rafah, afin de vaincre selon lui le Hamas dans son "dernier bastion" et libérer les otages détenus à Gaza depuis l'attaque du 7 octobre.
Ce jour-là, des commandos du Hamas infiltrés de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque dans le sud d'Israël durant laquelle 1.160 personnes ont été tuées, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.
Quelque 250 personnes ont été en outre enlevées et emmenées à Gaza. D'après Israël, 130 otages y sont encore détenus à Gaza, dont 30 seraient morts, après une libération, à la faveur d'une trêve fin novembre, de 105 otages en échange de 240 prisonniers palestiniens.
En représailles, Israël a juré d'anéantir le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 et est considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis et l'Union européenne.
- "Les discussions se passent bien" -
Après avoir mené une campagne de bombardements par terre, mer et air contre le territoire de 362 km2, l'armée israélienne a lancé le 27 octobre une offensive terrestre dans le nord de la bande de Gaza et ses soldats ont progressé jusqu'à Khan Younès où se concentrent les combats.
Selon le ministère de la Santé du Hamas, 29.410 personnes ont été tuées à Gaza, en grande majorité des civils.
Des quartiers entiers du territoire palestinien ont été rasés et 1,7 million de personnes ont été déplacées sur les quelque 2,4 millions d'habitants.
Face à un bilan humain qui ne cesse de s'alourdir, des discussions impliquant les médiateurs internationaux -Qatar, Etats-Unis, Egypte- en vue d'une trêve associée à une nouvelle libération d'otages se poursuivent.
Après une visite au Caire, le conseiller du président américain Joe Biden pour le Moyen-Orient, Brett McGurk, a eu des discussions jeudi en Israël avec notamment le ministre de la Défense Yoav Gallant.
"Les indications initiales que nous tenons de Brett sont que les discussions se passent bien", a indiqué la Maison Blanche en précisant que les pourparlers portent sur "une pause prolongée afin de libérer tous les otages" et dans le but de "faire rentrer plus d'aide humanitaire" à Gaza.
La libération des otages est l'un des premiers objectifs de la guerre affichés par Benjamin Netanyahu, qui veut poursuivre l'offensive à Gaza jusqu'à l'élimination du Hamas.
Le Hamas lui réclame un cessez-le-feu, un retrait israélien de Gaza, la fin du blocus israélien en place depuis 2007 et des aides humanitaires plus importantes.
- "Unanimité virtuelle" -
Soumise au feu vert d'Israël, l'aide humanitaire, toujours insuffisante, entre à Gaza essentiellement par Rafah via l'Egypte, mais son acheminement vers le nord est rendu presque impossible par les destructions et les combats.
La guerre a aussi entraîné une flambée de violences en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, où trois Palestiniens ont tiré jeudi sur des véhicules près d'une colonie israélienne faisant un mort et huit blessés, avant d'être abattus.
A Rio de Janeiro, le chef de la diplomatie brésilienne Mauro Vieira a fait état d'une "unanimité virtuelle" des membres du G20 "en soutien à la solution de deux Etats", israélien et palestinien, pour régler ce conflit vieux de plusieurs décennies.
Mercredi, le Parlement israélien a voté une résolution s'opposant à toute "reconnaissance unilatérale d'un Etat palestinien", qui reviendrait selon le texte à récompenser le "terrorisme sans précédent" du Hamas.