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Cela fait 40 ans que l'Iran et Israël se font la guerre. Quelles sont les intentions de l'Iran? Ce pays pourrait-il mener une véritable offensive à l'encontre de cet ennemi juré ?
Des drapeaux israéliens brûlés. Scène récurrente en Iran depuis des années. Pour le régime des Mollahs, créé il y a 45 ans, Israël est l'ennemi de l'Islam. Une rhétorique toujours d'actualité. "Le régime maléfique a commis une erreur. À cet égard, il doit être puni et le sera", a déclaré le 10 avril dernier l'Ayatollah Ali Khamenei. Selon cet expert, les discours des dirigeants iraniens varient souvent entre menaces et diplomatie. "On se rappelle de discours... Mais c'est souvent des discours à usage interne qui menaçaient d'extermination d'Israël par l'arme nucléaire. Mais en même temps, dans le jeu diplomatique, l'Iran fait preuve souvent de beaucoup de finesse et de beaucoup de maîtrise dans sa communication et dans le maniement d'éléments de force et d'éléments diplomatiques", précise Michel Liégeois, professeur de relations internationales à l'UCLouvain.
Depuis des années, Téhéran mène un conflit indirect avec Israël. Le pays s'appuie sur des milices armées qui défendent ses intérêts dans la région. Le Hezbollah au Liban et en Syrie, les milices en Irak et les Houthis au Yémen. L'attaque contre Israël crée un précédent historique. Mais pour ces deux experts, l'Iran ne cherche pas la guerre. "Du point de vue de l'Iran, ici, il y a une sorte de match nul. Vous avez attaqué mon ambassade, moi, j'ai envoyé quelques missiles. De notre point de vue, l'affaire peut s'arrêter là. Donc l'Iran n'est pas dans une démarche d'escalade", ajoute Michel Liégeois.
"Néanmoins, les Israéliens ont eu peur. Donc en termes de guerre psychologique, l'espace aérien a été fermé, les écoles ont été fermées, les rassemblements ont été interdits pendant un certain temps. Donc on s'en rappellera côté israélien", nuance Didier Leroy, chercheur au centre d'études de sécurité et défense.
L'Iran se retrouve dans une situation délicate. Déjà isolée sur le plan international, elle redonne à son ennemi traditionnel le choix de la riposte. À travers cette ataxie, quelque part, l'Iran s'est fait piéger puisque Israël est moins isolé aujourd'hui qu'elle ne l'était la semaine passée.