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"Quand on voit la politique mondiale actuelle….": le prix Nobel de la paix plus difficile que jamais à attribuer cette année

Récompenser les prouesses qui ont rendu le monde meilleur: les prix Nobel décernés depuis lundi tentent d'instiller une lueur d'optimisme dans un monde menacé par la crise climatique et traversé par les conflits en Ukraine et au Proche-Orient.

Le Nobel de la paix est attribué ce vendredi avec pour toile de fond une litanie de guerres, de l'Ukraine au Proche-Orient, peut-être une occasion de récompenser des garants d'un ordre mondial malmené comme la Cour internationale de justice, l'Unrwa ou Antonio Guterres.

Les célèbres récompenses (médecine, physique, chimie, littérature, paix, économie) sont décernées depuis lundi et jusqu'au 14 octobre. Le prix de la paix est le seul Nobel remis à Oslo, ceux des autres disciplines l'étant à Stockholm.

Temps fort de la semaine, le Nobel de la paix, attribué ce 11 octobre, n'a jamais été aussi difficile à prévoir, tant les catastrophes se multiplient sur la planète.

Dan Smith, directeur de l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), penche pour une "année blanche". Ne pas attribuer le prix donc, comme cela a été le cas à 19 reprises dans son histoire plus que centenaire, la dernière fois en 1972, en pleine guerre du Vietnam.

"Peut-être est-il temps de dire: 'Oui, beaucoup de gens travaillent très dur, mais sans résultat et il faut que plus de personnes et de dirigeants mondiaux se réveillent et réalisent que nous sommes dans une situation extrêmement dangereuse'", estime le spécialiste. "Nous avons maintenant plus de 50 conflits armés à travers le monde. La létalité de ces conflits armés a considérablement augmenté au cours des deux dernières décennies", ajoute-t-il.

Mais à Oslo, une telle perspective, vécue comme un constat d'échec, paraît exclue.

"Un candidat digne du prix" 

"Je suis convaincu qu'il y aura encore une fois un candidat digne du prix de la paix cette année", affirme le secrétaire du comité Nobel, Olav Njølstad. 
 

Cette année, 286 candidatures ont été soumises, même si les noms sont gardés sous scellés pendant 50 ans.

En 2023, le Nobel de la paix était allé à la militante iranienne pour les droits des femmes, Narges Mohammadi, emprisonnée dans son pays.

Si les experts s'arrachent les cheveux pour prédire un vainqueur cette année, nombre des - rares - candidatures annoncées publiquement ont trait au Moyen-Orient, reflétant l'actualité. "Quand on voit la politique mondiale actuelle...", constate Olav Njølstad. 

L'agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) et les organisations de défense des droits palestinienne Al-Haq et israélienne B'Tselem ont ainsi été proposées, sans que cela en fasse nécessairement des favoris.

Face au risque existentiel que représentent pour l'Humanité les systèmes d'armement capables de fonctionner de manière autonome sans contrôle humain, plusieurs experts des prix Nobel citent aussi la coalition d'organisations non gouvernementales Stop Killer Robots comme possible lauréat.

Les Nobel, qui consistent en un diplôme, une médaille d'or et un chèque de 11 millions de couronnes suédoises (environ 970.000 euros), seront formellement remis le 10 décembre.
 

 

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