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Le Panama est appelé dimanche à choisir son nouveau président parmi huit candidats, dont le remplaçant de l'ex-président Ricardo Martinelli (2009-2014), condamné pour blanchiment et réfugié à l'ambassade du Nicaragua mais dont l'ombre n'a cessé de planer sur la campagne.
L'avocat conservateur José Raul Mulino, 64 ans, est largement en tête du dernier sondage d'opinion, avec plus de 37% des intentions de vote lors de ce scrutin à un tour qui doit également renouveler les 71 députés du parlement monocaméral et les gouvernements régionaux.
Un temps candidat à un nouveau mandat avant d'être rattrapé par la justice qui l'a condamné à 11 ans de prison, ce qui lui interdit de se présenter, M. Martinelli, réfugié depuis le 7 février à l'ambassade du Nicaragua avec son chien Bruno, a désigné José Raul Mulino, son colistier pour la vice-présidence, comme son successeur.
Les deux hommes sont proches. M. Mulino a été ministre de la Sécurité sous le mandat Martinelli, puis ministre des Affaires étrangères et ministre de la Justice. Entre 2015 et 2016, il a été placé en détention provisoire pour corruption, mais a été libéré pour des erreurs de procédure.
Pourtant, la probité entachée de M. Martinelli n'empêche pas de nombreux Panaméens de louer la prospérité économique sous sa présidence. "Il a triché mais il a agi", disent en résumé ses soutiens qui vantent le boom passé des infrastructures avec l'élargissement du canal interocéanique et la construction de la première ligne de métro d'Amérique centrale.
D'autant que le bilan du président sortant social-démocrate Laurent Cortizo --un mandat ne peut être immédiatement renouvelé au Panama-- est miné par des affaires de corruption de son administration, des troubles sociaux fin 2023 déclenchés par une affaire de concession minière contestée, et une dette publique élevée.