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Philippines: la justice autorise le site d'informations Rappler à continuer de fonctionner

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JAM STA ROSA

Un tribunal philippin a autorisé le site d'informations Rappler, cofondé par la lauréate du prix Nobel de la paix Maria Ressa, à continuer de fonctionner, selon une copie de la décision transmise vendredi à la presse.

La cour d'appel de Manille a ainsi annulé la décision de fermeture du média en ligne prise il y a deux ans par la commission philippine des valeurs mobilières (SEC).

Intervenue au terme de plusieurs années de procédure, cette sanction était tombée le 28 juin 2022, juste avant le départ du pouvoir du président Rodrigo Duterte, envers qui le site s'était montré très critique, notamment concernant sa sanglante guerre antidrogue.

"C'est un jour de fête, c'est un jour d'espoir", s'est réjouie Maria Ressa, lors d'une conférence de presse à la rédaction du média en ligne, à Manille.

Dans sa décision prise le 23 juillet dernier et publiée vendredi, la cour d'appel de Manille a dénoncé une mesure "arbitraire" violant l'esprit de la Constitution.

"C'est une victoire après huit années de harcèlement", s'est aussi félicité le site d'informations dans un communiqué.

L'interdiction de Rappler s'était appuyée sur le fait que celui-ci avait compté un temps un actionnaire étranger, Omidyar Network, en infraction avec la législation philippine.

Le site avait toutefois pu continuer à fonctionner après la condamnation grâce au caractère suspensif de la procédure d'appel.

Selon Carlos Conde, de l'ONG Human Rights Watch, "la justice et le bon sens ont finalement prévalu".

Prix Nobel de la paix 2021, Maria Ressa, une journaliste philippino-américaine ayant notamment travaillé pour la chaîne américaine CNN, avait vu les poursuites judiciaires s'accumuler à son encontre sous la présidence de M. Duterte (2016-2022).

Elle a été blanchie en 2023 d'accusations d'évasion fiscale en lien avec Rappler, site qu'elle a cofondé en 2012.

Mme Ressa est cependant encore visée par deux importantes procédures. Elle encourt sept ans de prison dans une affaire de diffamation dans laquelle elle a fait appel et 15 ans dans un autre dossier lié à l'investissement d'Omidyar.

A son arrivée au pouvoir, le nouveau président philippin Ferdinand Marcos avait déclaré qu'il n'interviendrait pas dans les affaires de Mme Ressa, invoquant la séparation des pouvoirs.

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