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Ce matin, le journaliste Guillaume Moulaert était l'invité de Martin Buxant pour évoquer les manifestations qui rassemblent des milliers de personnes quotidiennement en Géorgie.
Guillaume Moulaert, journaliste à Tbilissi, la capitale de la Géorgie, était l'invité de Martin Buxant ce matin à 7h50 sur bel RTL.
L'ex-république soviétique traverse une période de troubles depuis que le parti au pouvoir, le Rêve géorgien, a revendiqué la victoire aux élections parlementaires du 26 octobre, et que le gouvernement a décidé le mois dernier de suspendre jusqu'en 2028 les négociations d'adhésion à l'UE.
Depuis lors, des manifestations antigouvernementales rassemblent chaque jour des milliers de personnes.
"Je dirais même des centaines de milliers de Géorgiens. Ça devient le quotidien de Tbilissi et d'autres villes du pays de voir ces dizaines, ces centaines de milliers de Géorgiens dans la rue, des manifestations qui sont relativement pacifiques. Ce qu'ils demandent, ce n'est pas une révolution, c'est de réorganiser des élections législatives qu'ils considèrent, comme je l'ai dit, entachées de fraude électorale. Mais ces manifestations sont réprimées de façon de plus en plus violente par le régime, le gouvernement de Tbilissi", a expliqué le journaliste.
Il raconte avoir été confronté à de la violence lors de ces manifestations.
"On a l'impression de revivre les années de l'Union soviétique"
"On est témoin tous les jours d'affrontements violents. Évidemment, en tant que journaliste, on est sur place. C'est des passages à tabac, c'est des arrestations arbitraires de membres de l'opposition, d'activistes, de membres d'organisations, de journalistes également. Les forces de l'ordre font appel à des brigades parallèles. On peut assister à des courses dans le métro. Ces hommes-là suivent les manifestants jusque dans le métro pour les tabasser. Donc, oui, on est vraiment dans un régime, le Rêve géorgien a instauré vraiment un régime de la peur, un régime autoritaire. Ici, en Géorgie, on a l'impression de revivre les années de l'Union soviétique. Beaucoup, beaucoup de tensions", a détaillé Guillaume Moulaert.
Aujourd'hui, bon nombre de jeunes Géorgiens souhaitent adhérer à l'Union européenne. "80% de la population géorgienne veut rentrer dans l'Europe, dit-il encore. C'est ça qui est assez paradoxal. C'était d'ailleurs le discours jusqu'aux élections, et même un peu après, du Rêve Géorgien, du parti au pouvoir. Évidemment, la jeunesse souhaite parce qu'elle a accès à de nouveaux outils, moyens de communication, donc une plus grande ouverture sur le monde. Le fait de voyager aussi en Europe, cette jeunesse se rend compte que c'est là que sont les valeurs qui se rapprochent davantage des leurs, plutôt qu'un système qui est basé sur le passé soviétique ou cet impérialisme à la Russe qu'ils ne souhaitent plus du tout voir ici en Géorgie."