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Pas d'alternative à Biden malgré son âge, juge un élu démocrate

Le président américain Joe Biden n'a peut-être pas "l'endurance" nécessaire pour faire une campagne classique, mais il est "à la hauteur" pour gouverner, a affirmé mercredi l'influent élu Adam Smith dans un entretien à l'AFP, balayant l'idée d'une candidature alternative.

Le démocrate, numéro deux de la commission des Forces armées à la Chambre des représentants, s'envolera cette semaine pour la Conférence de Munich sur la sécurité.

Sur place, il tentera de rassurer ses alliés après les propos de Donald Trump sur l'Otan. Mais il ne leur fera aucune "promesse" sur la validation de nouvelles aides pour l'Ukraine.

- Biden, pas un triathlète -

"Je n'ai pas le moindre doute sur le fait que le président soit mentalement à la hauteur et qu'il soit capable de faire son travail", déclare l'élu, en réaction aux débats récents autour de la capacité de Joe Biden, 81 ans, à gouverner.

Mais le démocrate ne sera pas en mesure de faire une campagne traditionnelle, avec "des journées de 12 heures, 15-20 interviews par jour", juge-t-il.

"Je ne pense pas qu'à son âge il ait l'endurance nécessaire pour faire tout cela". "C'est évident et faire semblant que non ne nous avance pas tellement."

Il est très rare pour des démocrates de faire de tels commentaires, l'immense majorité du camp Biden refusant de prendre position publiquement sur l'âge du capitaine.

"Qu'est-ce que vous êtes censé dire? +Oh, il va bien. Il va faire un triathlon demain?+ Enfin bon. Il a 81 ans", tranche Adam Smith.

L'élu, représentant l'Etat de Washington au Congrès américain, balaie l'idée selon laquelle un plan serait en train d'être concocté pour une alternative démocrate à la candidature de Joe Biden.

"Il n'y a pas de plan dans le sens où il y aurait un groupe obscur de personnes qui seraient en train choisir notre candidat", assure l'homme de 58 ans.

"Le président a décidé de se présenter et nous avons tous décidé qu'il était probablement la personne la mieux qualifiée", poursuit-il. "Personne de notable ne s'est présenté contre lui, donc on en est là".

- Pas de "promesses" sur l'Ukraine -

Concernant l'Ukraine, l'élu démocrate est bien conscient des inquiétudes de ses alliés, à l'heure où 60 milliards de dollars d'aide financière à Kiev sont bloqués par des lieutenants de Donald Trump au Congrès.

"Je ne fais pas de promesses que je ne peux pas tenir, mais je peux vous assurer qu'il y a une tonne de gens qui sont déterminés à faire avancer les choses", confie-t-il.

"Ce n'est pas un exercice facile parce que le président de la Chambre des représentants a un pouvoir énorme et qu'il a décidé de satisfaire les membres les plus extrêmes de son parti, plutôt que de répondre aux besoins de la sécurité nationale des Etats-Unis, détaille Adam Smith.

"Nous essayons de le faire changer d'avis."

L'élu, en poste depuis plus de 25 ans, s'attend aussi à des questions de ses partenaires à Munich sur les propos de Donald Trump sur l'Otan. L'ancien président républicain, candidat à l'élection de novembre, a menacé de ne plus garantir la protection des pays de l'Otan face à la Russie si ceux-ci ne payaient pas leur part.

"Le monde doit comprendre qu'il existe un fort consensus aux Etats-Unis entre les démocrates et les républicains sur le fait que cette approche de Trump est erronée, et que nous allons la combattre", estime Adam Smith.

- Trump "incite Xi à s'emparer de Taïwan" -

"La deuxième chose, plus compliquée à expliquer, c'est que le monde est en train de changer", affirme-t-il.

"Les Etats-Unis continueront à être un partenaire de premier plan (...) mais ce n'est plus les années 60 ou 70", juge l'élu, appelant à la construction "d'un nouveau cadre de sécurité mondiale qui répartisse mieux les responsabilités".

L'élu craint aussi que les commentaires de Donald Trump sur l'Otan ne soient interprétés par la Chine comme une invitation à attaquer Taïwan.

"Trump veut se présenter comme étant ferme vis-à-vis de la Chine", indique-t-il. "Mais si vous donnez l'Ukraine à Poutine et Dieu sait combien d'autres pays de l'Europe de l'Est, vous renforcez la Chine", alerte-t-il

"Il est en train d'inciter Xi à s'emparer de Taïwan. Cela ne fait aucun doute. C'est un message horrible."

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