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L'avancée de Wagner vers Moscou lors de sa rébellion samedi a révélé de "graves problèmes de sécurité" en Russie, a estimé lundi son patron Evguéni Prigojine, affirmant que ses hommes avaient parcouru 780 kilomètres en se heurtant à peu de résistance.
"La marche a mis en lumière de graves problèmes de sécurité dans le pays", a déclaré le chef de Wagner dans son premier message audio depuis la fin du soulèvement samedi soir.
Il relève que ses hommes ont avancé vers la capitale russe, couvrant 780 kilomètres et s'arrêtant "à peine plus de 200 km de Moscou".
Si le patron de Wagner n'est pas allé plus loin, c'est qu'il ne voulait pas "verser de sang russe" et "pas renverser le pouvoir dans le pays". Il a aussi assuré avoir eu le soutien des civils rencontrés lors de son épopée de 24 heures, qui a exposé les fragilités du pouvoir russe.
"Les civils allaient à notre rencontre avec des drapeaux russes et des emblèmes de Wagner, ils étaient heureux quand nous arrivions et passions à côté d'eux", a-t-il dit.
"Le but de la marche était de ne pas permettre la destruction du groupe Wagner et tenir pour responsable ceux qui, par leurs actions non-professionnelles, ont commis un nombre considérable d'erreurs au cours de l'opération militaire spéciale" en Ukraine, a-t-il ajouté.
"Nous avons démontré un haut niveau d'organisation qui devrait être celui de l'armée russe", a-t-il ajouté.
Il a répété que Wagner avait abattu des appareils de l'armée de l'air russe, ce que Moscou n'a pas confirmé.
"Nous sommes désolés d'avoir été obligés de tirer sur l'aviation, mais elle nous balançait des bombes, des roquettes", a-t-il dit.
M. Prigojine accuse depuis des mois le ministre de la Défense Sergueï Choïgou et le chef d'état-major Valeri Guérasimov d'incompétence et d'avoir envoyé au sacrifice des dizaines de milliers de soldats.
Selon lui, le ministère a essayé de démanteler Wagner en l'absorbant, puis a frappé l'un de ses camps, faisant trente morts.
Sa révolte, qu'il qualifie de "marche pour la justice", était donc une "démonstration" de la façon dont l'offensive en Ukraine aurait, selon lui, dû être menée.
Evguéni Prigojine n'a pas révélé où il se trouve, alors que le Kremlin a assuré qu'il partirait pour le Bélarus.
En revanche, le patron du groupe paramilitaire a affirmé que le président Alexandre Loukachenko, qui a négocié la fin de la mutinerie avec l'accord de Vladimir Poutine, avait proposé des solutions pour permettre la survie de Wagner.
"M. Loukachenko a tendu la main et a proposé de trouver des solutions pour la poursuite des travaux du groupe Wagner de façon légale", a relevé Evguéni Prigojine.