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Le parquet colombien a formellement accusé vendredi l'ex-président colombien Álvaro Uribe (2002-2010) de fraude et de subornation de témoins, à l'occasion du premier procès pénal dans ce pays contre un ancien chef d'État.
Álvaro Uribe est soupçonné d'avoir "offert de l'argent liquide et autres avantages à certains témoins de faits délictueux pour qu'ils occultent la vérité", dans une affaire qui le lie à des groupes paramilitaires, selon l'accusation présentée par le procureur Gilberto Villarreal lors du procès.
L'ancien président de droite (2002-2010) défend son innocence depuis le début du procès, en se disant victime d'un complot.
Accusé sur plusieurs fronts de liens avec le narcotrafic et les paramilitaires, il a subi un effet boomerang du système judiciaire colombien. En 2012, il avait déposé une plainte contre un sénateur de gauche, Ivan Cepeda, l'accusant d'avoir cherché à obtenir de faux témoignages le liant aux paramilitaires en guerre contre les guérillas de gauche entre les années 1990 et le début des années 2000.
La Cour suprême s'était abstenue de poursuivre M. Cepeda et avait au contraire commencé à enquêter sur M. Uribe. Les juges ont conclu qu'il avait lui-même tenté de manipuler les témoins pour discréditer son adversaire.
Au pouvoir, M. Uribe avait mis en œuvre une politique de fermeté à l'égard des guérillas d'extrême gauche, politique applaudie par ses partisans mais vivement critiquée par l'opposition de gauche.
Affaibli par ses démêlés judiciaires, Alvaro Uribe reste le héraut et une personnalité phare de la droite, qui a dû céder le pouvoir à la gauche pour la première fois dans l'histoire de la Colombie avec l'élection à la présidence de Gustavo Petro en 2022.