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Les jours du patron de Wagner sont-ils comptés après la mutinerie? L'avis de l'un des derniers journalistes indépendants encore en Russie

Sergueï Buntman est le rédacteur en chef adjoint de la radio Echo de Moscou, l'un des derniers médias indépendants en Russie. Il a observé la mutinerie du groupe Wagner en Russie et donne son analyse de cet événement historique.

Le patron de Wagner n'est pas arrivé au bout de sa mutinerie. À quelques kilomètres de Moscou, Evgueni Prigojine a annoncé la fin de la rébellion contre le pouvoir russe. C'est un appel avec le président biélorusse Alexandre Loukachenko qui a convaincu le milliardaire à faire marche arrière.

Actuellement en exil en Biélorussie, Evgueni Prigojine est-il en danger? "C'est possible, parce que Poutine ne pardonne jamais la trahison", estime le journaliste Sergueï Buntman, invité de RTL info Signatures en direct de Moscou.

Pour le rédacteur en chef du média indépendant l'Echo de Moscou, il n'est pas exclu que les jours de Prigojine soient comptés : "Techniquement, c'est tout à fait possible d'éliminer Prigojine, mais au point de vue politique, c'est pas si facile que ça. Il y aurait une vengeance de la part des commandants de Wagner qui sont des gens expérimentés et capables de tout", nuance-t-il. Le Kremlin a d'ores et déjà annoncé qu'il abandonnait les poursuites pénales envers Prigojine.

Une question demeure cependant, pourquoi Prigojine s'est-il arrêté ? "Personne ne sait. Il y a eu des pourparlers menés par le gouverneur de Toula, Alexeï Dioumine qu'il a connecté avec le président biélorusse, Alexandre Lukashenko. Pourquoi s'est-il arrêté ? Peut-être qu'il n'avait pas le support qu'il comptait avoir. C'est un raid très hardi mais arrêté. Maintenant, personne ne sait ce que va devenir Prigojine et ses mercenaires", tente d'expliquer Sergueï Buntman.

La mutinerie avortée laisse le pouvoir russe fragilisé. Peut-on y voir le début de la fin de Vladimir Poutine ? Le journaliste n'y croit pas encore. "Ce serait un peu trop rapide de dire que c'est la fin de Poutine. Mais il y a une crise très profonde. C'est une crise de réalité pour Poutine qui est en train d'inventer un récit sur ce qu'il s'est passé ce week-end."

Reste à savoir jusqu'où Vladimir Poutine ira pour arriver au bout de cette guerre. "Il faut toujours penser au pire et être prêt, mais il est impossible d'être prêt à un coup nucléaire ou à l'explosion de la centrale de Zaporijia. Je pense que le coup nucléaire, c'est la dernière carte à jouer, le dernier atout pour Vladimir Poutine dans ce jeu de chantage qu'il mène depuis plus d'un an".

 

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