Partager:
Le Hamas a annoncé samedi "étudier" une contre-proposition israélienne en vue d'une trêve dans les combats à Gaza associée à la libération d'otages, parmi lesquels deux Israéliens qui sont apparus dans une vidéo diffusée par le mouvement palestinien.
Le Forum des familles des otages a identifié ces deux otages comme étant Keith Siegel et Omri Miran. Mercredi, le Hamas avait diffusé une vidéo d'un autre otage israélien, Hersh Goldberg-Polin. Tous ont été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre.
Tôt samedi, le Hamas a dit étudier" une contre-proposition israélienne en vue d'une trêve dans les combats à Gaza et de la libération d'otages.
"Aujourd’hui, le Hamas a reçu la réponse officielle de l'occupation sioniste (Israël, ndlr) à notre position qui avait été remise aux médiateurs égyptiens et qataris le 13 avril", a déclaré dans un communiqué le numéro 2 de la branche politique du Hamas pour Gaza, Khalil al-Hayya.
Le mouvement islamiste, au pouvoir à Gaza depuis 2007, précise qu'il "soumettra sa réponse une fois son étude terminée".
Il avait précédemment insisté sur un cessez-le-feu permanent, hypothèse rejetée par Israël, qui préfère une pause de plusieurs semaines dans les combats.
Pendant ce temps, Israël se prépare à lancer une offensive terrestre à Rafah où s'entassent un million et demi de Palestiniens, principalement des déplacés. De nombreuses capitales et organisations humanitaires redoutent un bain de sang dans cette ville déjà régulièrement bombardée par l'armée israélienne.
Des responsables d'hôpitaux ont indiqué que des frappes y avaient fait plus d'une dizaine de morts dans la nuit de vendredi à samedi. Une famille entière a été décimée, "il ne reste plus personne", a dit un proche, Mohammed Yussef, pour qui "la maison a été prise pour cible".
- Vidéo de deux otages -
La guerre à Gaza a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.
Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes selon des responsables israéliens.
En représailles, Israël a juré d'anéantir le Hamas qu'il considère comme une organisation terroriste, de même que les Etats-Unis et l'Union européenne. Son armée a lancé une offensive qui a fait au total 34.388 morts, majoritairement des civils, selon le Hamas.
L'Egypte, le Qatar et les Etats-Unis tentent en vain de conclure un nouvel accord de trêve à Gaza, après une pause d'une semaine dans les combats en novembre, qui a permis d'échanger 80 otages contre 240 détenus Palestiniens.
Les détails de la contre-proposition israélienne n'ont pas filtré mais la presse israélienne a évoqué la libération possible, dans un premier temps, de 20 otages considérés comme des "cas humanitaires".
Samedi soir, dans la vidéo non datée diffusée par le Hamas, Omri Miran, 47 ans, s'exprimant vraisemblablement sous la contrainte, décrit "une situation difficile" en raison de "nombreux bombardements" sur Gaza.
Peu après la diffusion de la vidéo, des manifestants se sont rassemblés à Tel-Aviv, réclamant au gouvernement de Benjamin Netanyahu un accord pour la libération des otages. Parmi eux, le père de M. Miran qui a demandé au Hamas de "prendre une décision maintenant".
- Blinken en Arabie -
En attendant l'issue des négociations, la guerre entre Israël et le Hamas s'invite aussi au Forum économique mondial, qui doit débuter dimanche dans la capitale saoudienne Ryad, où sont attendus des diplomates arabes et européens de haut rang, ainsi que Le secrétaire d'État américain Antony Blinken.
M. Blinken discutera "des efforts en cours visant à parvenir à un cessez-le-feu à Gaza qui permette la libération des otages" et "mettra aussi l'accent sur l'importance de prévenir une extension" régionale de la guerre, a indiqué samedi le département d'Etat.
Sur le terrain, pas de répit. L'armée israélienne a dit avoir frappé plus de 25 cibles au cours de la journée précédente dans la bande de Gaza.
"Nous sommes fatigués après sept mois de déplacement et de lutte dans les camps. Nous avons donc insisté pour rentrer et rester dans une tente sur les décombres de notre maison", à Khan Younès, a dit Abdelqader Mohammed Qwaider.
Outre les destructions et le bilan humain la guerre a provoqué une catastrophe humanitaire.
Samedi, un navire britannique a quitté Chypre pour héberger des centaines de membres de l'armée américaine qui construisent une jetée artificielle à Gaza afin de faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire. Dans la foulée, Chypre a annoncé qu'un navire chargé d'aide, revenu de Gaza début avril après qu'une frappe israélienne a tué sept travailleurs humanitaires, repartait en direction du territoire palestinien.
En Turquie, cependant, une "flottille de la liberté" visant à acheminer de l'aide à Gaza a été bloquée après s'être vu privée de pavillon de navigation.
- Tirs du Hezbollah -
Le guerre entre Israël et le Hamas a provoqué une flambée de violences à la frontière nord d'Israël avec le Liban, où les échanges de tirs sont quotidiens entre l'armée israélienne et le mouvement islamiste libanais Hezbollah, soutenu par l'Iran.
Celui-ci a affirmé samedi avoir visé deux positions militaires israéliennes dans le nord du pays, "en riposte" aux attaques "contre des habitations civiles" dans le dus du Liban qui ont fait trois morts dans la nuit de vendredi à samedi.
Au Yémen, les rebelles Houthis, soutenus eux aussi par l'Iran et disant agir en soutien des Palestiniens à Gaza, ont revendiqué dans la nuit de vendredi à samedi des attaques ayant endommagé l'Andromeda Star, un navire naviguant en mer Rouge selon le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom).