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Le chef du Hamas a affirmé lundi que le mouvement islamiste palestinien s'était préparé à affronter durablement les forces israéliennes dans la bande de Gaza, avec le soutien de ses alliés appuyés par l'Iran, près d'un an après le début de la guerre.
"Nous nous sommes préparés pour mener une longue guerre d'usure", a déclaré Yahya Sinouar.
Il a ajouté que les "efforts conjoints" avec les groupes de "la résistance" au Liban, en Irak et au Yémen allaient "briser la volonté" d'Israël, dans un message de félicitations aux rebelles houthis du Yémen, alliés du Hamas, qui ont mené dimanche une attaque au missile sur le centre d'Israël.
Lundi, de nouveaux bombardements israéliens ont fait plus d'une vingtaine de morts dans la bande de Gaza, selon des médecins et des secouristes. L'armée n'a pas confirmé ce bilan.
Près d'un an après le début de la guerre, déclenchée par l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre, les opérations de représailles israéliennes ne connaissent pas de répit dans le territoire palestinien, assiégé et frappé par une catastrophe humanitaire.
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a dénoncé lundi la "punition collective" de la population de Gaza qui subit une souffrance "inimaginable".
"Evidemment, nous condamnons tous les attaques terroristes du Hamas, ainsi que les prises d'otages", mais "la vérité est que rien ne justifie la punition collective de la population palestinienne, et c'est ce que nous voyons de façon dramatique à Gaza", a-t-il dit à l'AFP.
La guerre a aussi envenimé les tensions à la frontière nord d'Israël avec le Liban, où les échanges de tirs sont devenus presque quotidiens entre l'armée israélienne et le Hezbollah libanais, un autre allié du Hamas, faisant redouter une escalade militaire dans la région.
Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a affirmé lundi que la possibilité d'une solution diplomatique "s'éloignait" pour faire cesser les échanges de tirs transfrontaliers.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a de son côté déclaré à l'émissaire américain Amos Hochstein, en visite en Israël, qu'un "changement radical" de la situation dans la zone frontalière était nécessaire afin de permettre le retour de dizaines de milliers d'Israéliens déplacés.
Le porte-parole du département d'Etat américain, Matthew Miller, a assuré que pour les Etats-Unis, "une solution diplomatique est la bonne façon, et la seule façon, de ramener le calme dans le nord d'Israël".
Lundi, le Hezbollah a annoncé la mort d'un de ses combattants tué par des tirs israéliens et revendiqué une douzaine d'opérations contre des positions militaires dans le nord d'Israël.
- Nouveau projet d'accord -
Après des mois de négociations infructueuses pour parvenir à une trêve à Gaza, les Etats-Unis planchent, "en particulier avec l'Egypte et le Qatar", les deux autres pays médiateurs, sur une nouvelle proposition de compromis, a indiqué lundi Matthew Miller.
"Nous essayons de faire en sorte que cette proposition permette aux parties de parvenir à un accord final", a-t-il dit.
Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken doit se rendre à nouveau en Egypte cette semaine pour en discuter, a annoncé lundi le département d'Etat.
Selon des responsables américains, les deux principaux points d'achoppement restent le couloir de Philadelphie, une zone du sud de la bande de Gaza frontalière avec l'Egypte dont Israël veut garder le contrôle, ainsi que les détails concernant la libération de prisonniers palestiniens détenus en Israël à la suite de nouvelles exigences du Hamas.
Lundi matin, une frappe sur une maison a tué dix personnes à Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, selon une source hospitalière. Dans la même ville, l'hôpital Al-Awda a annoncé plus tard avoir reçu les corps de trois personnes tuées dans un bombardement.
Dans le quartier de Zeitoun à Gaza-ville, dans le nord, six Palestiniens ont été tués dans une frappe sur une maison et deux autres ont été tués à Rafah, dans le sud, selon la Défense civile. Un autre bombardement a fait trois morts à Beit Hanoun, dans le nord, selon cette source.
- "Un tremblement de terre" -
"Nous étions à la maison lorsqu'un missile est tombé dans le quartier. C'était comme un tremblement de terre. Des enfants, des femmes étaient chez eux. Ils sont morts", a raconté Mahmoud Abou Foul, un habitant de Gaza-ville.
Le 7 octobre 2023, des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël ont mené une attaque sans précédent, qui a entraîné la mort de 1.205 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les chiffres officiels qui inclut les otages tués en captivité.
Sur les 251 personnes enlevées pendant l'attaque, 97 sont toujours retenues à Gaza, dont 33 ont été déclarées mortes par l'armée.
En représailles, Israël a promis de détruire le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, qu'il considère comme une organisation terroriste de même que l'Union européenne et les Etats-Unis.
Son armée a lancé une offensive qui a fait au moins 41.226 morts, selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas à Gaza, qui ne détaille pas les combattants et civils tués. La quasi-totalité des 2,4 millions d'habitants ont été contraints de se déplacer.
A Tel-Aviv, des manifestants hostiles à M. Netanyahu ont une nouvelle fois manifesté lundi pour réclamer le retour des otages.