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"Je ne verrai jamais mes petits-enfants": les mémoires d'Alexeï Navalny contiennent des "correspondances inédites" de sa prison

Les mémoires de l’opposant russe Alexeï Navalny, mort en détention le 16 février 2024 dans des circonstances restées opaques, sont publiées ce mercredi au niveau mondial. Selon l’éditeur Knopf, Alexeï Navalny mort à 47 ans en prison, a commencé l’écriture de
"Patriot" peu après son empoisonnement en 2020. L’éditeur a prévu l’impression de 500.000 exemplaires dans un premier temps.

Ce livre témoigne non seulement de la vie d’Alexeï, mais aussi de son engagement dans la lutte contre la dictature et la liberté pour laquelle il a laissé sa vie. Ces mémoires contiennent notamment des "correspondances inédites" de sa prison, une colonie pénitentiaire réputée parmi les plus éprouvantes dans l’Arctique russe.

"Je passerai le restant de mes jours en prison et je mourrai ici", écrivait en mars 2022 Alexeï Navalny, selon les premiers extraits publiés par plusieurs titres de la presse internationale.

"Il n'y aura personne à qui dire au revoir (...) Tous les anniversaires seront célébrés sans moi. Je ne verrai jamais mes petits-enfants. Je ne ferai l'objet d'aucune histoire de famille. Je ne serai sur aucune photo", ajoute Alexeï Navalny à la date du 22 mars 2022, dans
son journal de prison.

A son retour en Russie en janvier 2021, après un grave empoisonnement, le militant anticorruption avait été immédiatement arrêté. Il purgeait une peine de 19 ans de prison pour "extrémisme", dans une colonie pénitentiaire de l'Arctique, quand il est mort à 47
ans, le 16 février 2024.

Si je reviens en Russie, je participerai aux élections

Ioulia Navalnaïa, la veuve de l'opposant russe Alexeï Navalny, a déclaré lundi dans une interview à la BBC qu'elle rentrerait en Russie et "participerait aux élections comme candidate" si le "régime" de Vladimir Poutine était un jour déchu.

A la veille de la sortie posthume des mémoires de M. Navalny, l'opposante de 48 ans a également dénoncé comme un "affront" la faiblesse des réactions internationales à l'annonce du décès de son mari en février 2024 dans une prison de l'Arctique.

Vladimir Poutine est "mon opposant politique, et je fais et ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour faire tomber son régime le plus tôt possible", a-t-elle affirmé dans cette interview disponible sur le site de la BBC. 

"Je veux vivre en Russie. Je suis née à Moscou, mes enfants aussi... c'est très important pour moi de revenir. C'est impossible bien sûr tant que Poutine est au pouvoir, mais j'espère qu'un jour son régime chutera et que je reviendrai", a-t-elle déclaré.

"Si je reviens en Russie, je participerai aux élections comme candidate", a poursuivi Ioulia Navalnaïa.

Selon elle, le président russe doit "répondre de la mort et du meurtre" de son mari, et sa fondation anticorruption dispose de "preuves" qui seront dévoilées une fois "le tableau complet" reconstitué.

"Je pense qu'il n'y a pas eu de réponse (internationale) à la mort d'Alexei. Certes, il y a eu des sanctions à l'encontre de certains gardiens de sa prison de l'Arctique, mais je trouve que c'est une espèce d'affront à sa mémoire", a-t-elle déploré.

Elle a appelé à sanctionner directement "Poutine, son entourage" et le gouvernement russe en place.

Dimanche, Ioulia Navalnaïa avait dit souhaiter, dans le Sunday Times, la déchéance de Vladimir Poutine, espérant qu'il "passe d'une sorte de tsar de Russie à un prisonnier ordinaire", enfermé comme l'a été son mari dans des conditions très éprouvantes.

Après le décès de son époux, Ioulia Navalnaïa a été inscrite au registre des "terroristes et extrémistes" en Russie en juillet, peu après qu'un mandat d'arrêt eut été émis à son encontre pour "participation à un groupe extrémiste".

Elle vit hors du pays, jurant de faire survivre la cause de son défunt mari. 
 

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