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Israël retarde la libération de centaines de prisonniers palestiniens: le Hamas dénonce "une violation flagrante" de l'accord

Israël a retardé la libération de 602 prisonniers palestiniens prévue en échange de six otages relâchés. Ce report est dénoncé par le Hamas comme une "violation flagrante" de l'accord.

Israël a retardé samedi la libération de centaines de prisonniers palestiniens prévue en échange de six otages israéliens relâchés par le Hamas dans la bande de Gaza, dans le cadre du cessez-le-feu toujours fragile dont la première phase approche de sa fin.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, 602 détenus devaient être libérés en contrepartie samedi. Mais des sources israéliennes ont annoncé que ces libérations étaient retardées.

"Le non-respect par l'occupation (Israël, NDLR) de la libération du septième groupe de prisonniers à l'heure convenue aux termes de l'accord est une violation flagrante de celui-ci", a déclaré dans un communiqué Abdelatif al-Qanou, porte-parole du Hamas, accusant le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, "de procrastination délibérée et de tactique dilatoire".

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu "tiendra ce soir une consultation à caractère sécuritaire", a indiqué une source officielle.

Bien qu'aucune raison n'ait été avancée, Benjamin Netanyahu avait juré vendredi de faire payer au Hamas le prix fort de sa violation "cruelle" du cessez-le-feu, après avoir affirmé que l'un des corps restitués la veille n'était pas celui de l'Israélienne Shiri Bibas comme annoncé.

Symbole du drame des otages, cette femme avait été capturée le 7 octobre 2023 avec ses deux fils Kfir et Ariel, alors âgés de huit mois et demi et quatre ans.

Après l'examen des dépouilles des deux petits frères, l'armée israélienne a déclaré qu'ils avaient été "tués de sang-froid par des terroristes", ce qui a profondément choqué l'opinion israélienne et ajouté à l'émotion partagée à travers le monde.

Le Hamas a dénoncé samedi "des mensonges sans fondement".

La dépouille de Shiri Bibas a finalement été restituée dans la nuit de vendredi à samedi.

Lance-roquettes

Samedi matin, des combattants en treillis s'étaient déployés à Rafah, dans le sud de Gaza, pour les deux premières libérations, certains portant des armes automatiques, d'autres des lance-roquettes.

Le visage tendu, Tal Shoham, un Israélo-Italo-Autrichien de 40 ans enlevé le 7 octobre 2023, a été contraint de prononcer quelques mots.

À ses côtés se tenait, l'air hagard, Avera Mengistu, 38 ans, otage depuis plus de dix ans à Gaza, après avoir été filmé en 2014 escaladant la barrière séparant le territoire d'Israël.

Le même scénario s'est répété à Nousseirat, dans le centre de Gaza, pour la libération de Eliya Cohen, Omer Shem Tov et Omer Wenkert, âgés de 22 à 27 ans, enlevés au festival de musique Nova.

Après 505 jours de captivité, ils sont apparus souriants, leur escorte leur faisant longuement saluer la foule.

Ces mises en scène ont été dénoncées à plusieurs reprises par Israël, l'ONU et la Croix-Rouge.

"La résistance est inébranlable", s'est réjouie à Rafah une Palestinienne, Fidaa Awda.

Liesse et sanglots à Tel-Aviv

La famille d'Avera Mengistu a salué sa libération après "dix ans et cinq mois d'une souffrance inimaginable" et celle de Tal Shoham a fait part de son "immense soulagement".

À Tel-Aviv, des centaines d'Israéliens ont suivi en direct sur la "place des otages" la retransmission de ces libérations, entre sanglots et explosions de joie.

Avec ces nouvelles libérations, sur les 251 otages enlevés le 7 octobre 2023, 62 restent retenus à Gaza, parmi lesquels 35 sont morts, selon l'armée israélienne.

Depuis le début de la trêve le 19 janvier, 29 otages israéliens, dont quatre décédés, ont été remis à Israël, en échange de plus de 1.100 détenus palestiniens.

Selon le Hamas, seuls quatre otages morts devront encore être rendus à Israël avant la fin de la première phase de l'accord, qui prévoit la libération de 33 otages - dont huit morts - contre 1.900 Palestiniens.

Le mouvement s'est dit prêt à libérer "en une seule fois" tous les otages qu'il détient encore durant la deuxième phase, censée mettre fin définitivement à la guerre.

Mais les négociations indirectes sur cette deuxième étape ont jusque-là été retardées par les tensions entre les deux camps.

L'attaque du Hamas a entraîné la mort de 1.215 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte basé sur des données officielles israéliennes et incluant les otages morts ou tués en captivité.

L'offensive israélienne menée en représailles sur la bande de Gaza a fait au moins 48.319 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

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