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Israël a annoncé lundi avoir interdit l'entrée sur son territoire de la rapporteure spéciale des Nations unies pour les territoires palestiniens Francesca Albanese, après des propos sur l'attaque du 7 octobre jugés "antisémites" par les autorités israéliennes.
Mme Albanese, une experte indépendante nommée par l'ONU, avait critiqué la semaine dernière les propos du président Emmanuel Macron décrivant l'assaut du Hamas sur le sol israélien comme "le plus grand massacre antisémite de notre siècle".
"Non, M. Macron, les victimes du 7/10 n'ont pas été tuées à cause de leur judaïsme, mais en réaction de l'oppression d'Israël. La France et la communauté internationale n'ont rien fait pour l'empêcher", avait-elle écrit sur X.
Dans un communiqué, les ministres israéliens des Affaires étrangères Israël Katz et de l'Intérieur Moshe Arbel ont jugé ces propos "scandaleux", annoncé qu'elle était désormais "interdite d'entrée par l'État d'Israël", et réclamé sa démission.
Les services de l'immigration ont reçu pour instruction de ne pas lui accorder de visa, ont-ils ajouté.
"Si l'ONU veut redevenir un organisme compétent, ses leaders doivent désavouer publiquement les propos antisémites de leur 'envoyée spéciale', et la limoger immédiatement", ont précisé les deux ministres.
"Je refuse d'être intimidée par les complices de la perpétuation de la Nakba", a réagi sur X Mme Albanese, en utilisant le terme désignant la "catastrophe" que fut pour les Palestiniens le déplacement et l'expulsion d'environ 760.000 d'entre eux de leurs terres à l'époque de la création de l'Etat d'Israël en 1948.
Mme Albanese s'était auparavant dite sur X "déçue que certains aient lu (son) tweet comme 'justifiant' les crimes du Hamas du 7 octobre, (qu'elle a) fermement condamnés plusieurs fois".
Les rapporteurs spéciaux de l'ONU sont des experts bénévoles et indépendants mandatés par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU, à qui ils communiquent les résultats de leurs enquêtes.