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Israël dit avoir frappé 300 cibles du Hezbollah au Liban, les États-Unis veulent "vite" la fin de la guerre

L'armée israélienne a annoncé lundi avoir frappé environ 300 cibles du Hezbollah au Liban en 24 heures, après avoir élargi son offensive contre le groupe pro-iranien en visant son système financier, les Etats-Unis affirmant oeuvrer pour mettre fin "au plus vite" à la guerre.

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken doit entamer mardi en Israël une nouvelle tournée au Proche-Orient, pour tenter de relancer les pourparlers en vue d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et contenir l'escalade régionale, alors qu'Israël a juré de riposter à l'attaque de missiles lancée sur son sol par l'Iran le 1er octobre.

Au Liban, lundi soir, des frappes près de l'hôpital Hariri, le plus grand établissement public du pays, ont fait au moins quatre morts et 24 blessés dans le sud de Beyrouth, selon le ministère libanais de la Santé.

Le ministère avait auparavant fait état de six personnes tuées, dont un enfant, à Baalbeck (est) et de quatre secouristes liés au Hezbollah morts en 24 heures dans le Sud dans des raids israéliens.

L'armée israélienne a affirmé avoir visé un bunker de la formation islamiste contenant "des dizaines de millions de dollars" dans le cadre d'une "série de frappes de précision contre les intérêts financiers du Hezbollah".

Selon une source sécuritaire libanaise ayant requis l'anonymat, la compagnie aérienne nationale Middle East Airlines a dû rediriger les atterrissages de ses appareils vers une autre piste de l'aéroport de Beyrouth, car la voie principale se situe près du lieu d'une frappe israélienne dans la banlieue sud.

Plus tôt, un porte-parole arabophone de l'armée israélienne avait appelé les habitants à quitter deux secteurs de cette zone, en désignant notamment un périmètre proche de l'aéroport.

Lundi, le porte-parole de l'armée israélienne, le contre-amiral Daniel Hagari, a annoncé la mort en Syrie d'un haut responsable chargé des "transferts de fonds du Hezbollah" obtenus notamment grâce à la vente du pétrole iranien.

Plus tôt, l'armée avait indiqué avoir frappé près de 30 cibles liées à l'organisme financier Al-Qard al-Hassan, proche du Hezbollah, contre lequel elle a entamé des frappes dimanche à travers le Liban.

"Dégâts considérables" 

Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme a condamné les "dégâts considérables aux installations civiles" causés par les raids contre Al-Qard al-Hassan.

Soumise à des sanctions américaines, cette institution financière fait partie du réseau d'associations, écoles et hôpitaux mis en place par le Hezbollah.

Au moins 1.489 personnes ont été tuées au Liban depuis le 23 septembre, date de l'intensification des frappes israéliennes, d'après un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

A la mi-octobre, l'ONU recensait près de 700.000 déplacés dans le pays, alors que l'armée israélienne a lancé des opérations terrestres le 30 septembre dans le sud du Liban.

L'objectif de ses opérations est de neutraliser le Hezbollah pour permettre le retour d'environ 60.000 habitants du nord d'Israël déplacés par ses tirs de roquettes incessants depuis un an.

Le Hezbollah a encore revendiqué lundi des tirs de roquettes sur une base des services de renseignement israéliens dans la banlieue de Tel-Aviv.

Blinken mardi en Israël 

En visite à Beyrouth, l'émissaire américain Amos Hochstein a affirmé que Washington oeuvrait pour un règlement "au plus vite" du conflit, appuyé sur la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU, qui avait acté la fin de la précédente guerre entre Israël et le Hezbollah, en 2006.

La résolution stipule que les forces armées non-étatiques doivent se retirer du sud du Liban, où seuls les Casques bleus et l'armée libanaise doivent être déployés.

Alors que le chef de la diplomatie américaine doit entamer mardi en Israël une nouvelle tournée régionale, Téhéran a adressé un avertissement aux Etats-Unis, affirmant qu'ils seraient "pleinement responsables" et "complices" en cas d'"agression" par Israël. 

La mission diplomatique iranienne aux Nations unies réagissait à une déclaration du président américain Joe Biden, qui avait dit à la presse savoir comment et quand Israël allait riposter aux attaques de l'Iran du 1er octobre.

A Washington, le ministre de la Défense Lloyd Austin a annoncé que le nouveau système de défense anti-missiles américain était désormais "en place" en Israël.

Après Israël, Antony Blinken se rendra mercredi en Jordanie pour discuter notamment de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza ravagée par la guerre, a déclaré lundi à la presse, sous le couvert de l'anonymat, un responsable américain à bord de l'avion transportant le secrétaire d'Etat américain.

En Syrie, une frappe israélienne visant une voiture a fait deux morts à Damas, a indiqué le ministère syrien de la Défense. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une cérémonie se tenait à proximité à la mémoire du chef du Hamas Yahya Sinouar, tué par des soldats israéliens dans la bande de Gaza le 16 octobre.

Fuir "sans rien emporter" 

Dans la bande de Gaza, l'armée israélienne poursuit depuis le 6 octobre une offensive dévastatrice contre le Hamas dans le secteur de Jabalia (nord). 

Quatre Palestiniens ont été tués lundi dans des bombardements, selon la Défense civile. 

Des dizaines de milliers de Gazaouis ont fui le secteur, où environ 400.000 personnes étaient piégées la semaine dernière, selon l'Unrwa, l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens.

"Il y avait des bombes fumigènes et des grenades assourdissantes, nous avons fui avec nos enfants sans rien emporter", a raconté à l'AFP Shaima Naseer, une trentenaire réfugiée dans la ville de Gaza, sa fillette de neuf mois dans les bras.

De l'autre côté de la frontière, plusieurs centaines de militants israéliens d'extrême droite, dont des députés et des ministres, ont manifesté pour le retour des colons juifs dans le territoire palestinien ravagé.

Le Hamas, au pouvoir depuis 2007 à Gaza, a affirmé qu'il continuerait à se battre malgré la mort de Yahya Sinouar, le cerveau de l'attaque sans précédent contre Israël du 7 octobre 2023.

Le mouvement islamiste palestinien sera dirigé temporairement par un comité basé au Qatar, avant l'élection d'un successeur, ont rapporté lundi deux sources au sein du Hamas. 

L'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes en Israël, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles israéliennes, incluant les otages tués ou morts en captivité.
Sur les 251 personnes alors enlevées, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

Au moins 42.603 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans l'offensive israélienne menée en représailles à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
 

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