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Des centaines de personnes ont perdu leur travail en Guinée après l'interdiction de quatre radios et deux télévisions par les militaires au pouvoir, a indiqué le principal syndicat de la presse qui prépare une grève générale.
Le Syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG) a dit la semaine passée son intention de déclencher une grève illimitée, dans un contexte de tensions sociales et politiques déjà fortes.
Il demande le soutien de tous les syndicats, dans une lettre consultée mercredi par l'AFP et adressée à la Confédération nationale des travailleurs de Guinée, principale force syndicale du pays.
"Nous nous retrouvons avec plus de 700 emplois qui ont été subitement perdus dans le secteur des médias", dit le SPPG.
Le syndicat qualifie de "liberticide" l'attitude de la junte. L'interdiction des médias cause un "désastre social et humanitaire", dit-il.
Les autorités ont retiré le 22 mai leur agrément à quatre radios et deux télévisions parmi les principaux médias privés de Guinée. Elles ont justifié cette mesure par des "dérapages réguliers" et "une violation de la dignité de la personne humaine".
Le Premier ministre nommé par les militaires en février, Amadou Oury Bah, s'est livré à une nouvelle charge contre la presse lundi à l'occasion de sa déclaration de politique générale.
Il a invoqué "l'environnement fragile" dans lequel se trouve le pays selon lui. Il a dressé un parallèle avec le rôle joué par des "presses ultra-partisanes" dans le génocide rwandais en 1994 et la crise ivoirienne de 2010-2011.
L'interdiction des six radios et télévisions est la dernière mesure en date prise par la junte au pouvoir depuis 2021 pour faire taire l'opposition et les voix discordantes.