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La mort du président iranien, Ebrahim Raïssi, dans un crash d'hélicoptère laisse de marbre lundi des habitants de la bande de Gaza interrogés par l'AFP.
Alors que le Hamas, qui a pris le pouvoir dans ce territoire palestinien en 2007, a salué en la personne du défunt un "soutien à la résistance palestinienne", des habitants jugent à l'instar de Hossam Abdallah, qu'Ebrahim Raïssi "ne représente rien" pour eux.
"Avec toute cette destruction et dévastation que nous avons subie, aucun pays n'a prêté attention à nous. Pourquoi devrais-je m'intéresser à cet homme alors qu'il ne nous a apporté que la ruine?" commente ainsi cet habitant de Gaza interrogé par l'AFP.
La mort de M. Raïssi "ne me concerne pas du tout", abonde Roba Al-Azaïza, une habitante de Deir el-Balah, dans le centre de Gaza. "Je n'éprouve pas non plus de tristesse pour lui. Je pleure seulement pour mon peuple qui meurt chaque jour (....) et pour le fait que personne ne se soucie de nous".
Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés de la bande de Gaza dans le sud d'Israël, ont mené une attaque sanglante qui a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes, majoritairement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Sur les 252 personnes alors emmenées comme otages, 124 sont toujours retenues à Gaza, dont 37 mortes selon l'armée.
Israël a juré de détruire le Hamas après cette attaque, et, depuis le début de la guerre, plus de 35.450 Palestiniens, en majorité des civils, ont été tués dans la bande de Gaza, dévastée par les bombardements et l'offensive au sol de l'armée israélienne, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.
M. Raïssi "ne nous a jamais soutenus, n'a jamais tenu ses promesses, n'a jamais appelé à un cessez-le-feu et n'a jamais été à nos côtés. Il ne nous concerne pas du tout", estime Naji Khodeir, habitant de Gaza.
L'annonce de la mort du président iranien survient un peu plus d'un mois après une attaque sans précédent de l'Iran contre Israël dans la nuit du 13 au 14 avril en riposte à une frappe aérienne imputée à Israël début avril sur l'annexe consulaire de l'ambassade iranienne à Damas, dans laquelle avaient péri sept membres parmi lesquels deux hauts responsables des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique.
Cette nuit-là, l'Iran a tiré vers Israël quelque 350 drones explosifs et missiles, dont la plupart ont été interceptés par Israël, avec l'aide de pays étrangers.